Pensées
Savoir sans pouvoir c'est pouvoir sans savoir
Est-il possible d'expliquer que dans l'indigence on puisse trouver la félicité, ce bonheur de ne rien avoir dans l'espoir d’accéder un jour. Cette musique de misère qui chaque jour me trotte dans la tête, ce souvenir de ce qui fut sans jamais y parvenir.
Comment ceux qui possèdent parviennent à trouver le bonheur que finalement ils ne connaissent pas. Posséder c'est s'interdire de rêver, de connaître l'espoir de vouloir sans pouvoir, ne rien avoir c'est une chance de savoir que l'espoir existe, l'espoir c'est la richesse de ceux qui ne possèdent pas, ne rien avoir c'est la liberté de ne rien avoir à perdre.
Connaître le froid c'est savoir qu'il existe le chaud, connaître la faim c'est savoir qu'on peut être rassasié dans l'espoir de l'obtenir. L'indigence c'est une perle qui n'appartient qu'à ceux qui manquent, ceux qui savent que pour avoir il faut espérer.
L'espoir c'est ce qui n'existe pas aux nantis, à ceux qui s'imaginent posséder ce qu'ils n'ont pas, c'est-à-dire l'espoir de rêver ce qu'on n'aura jamais, tout comme les rêves inaccessibles pour qu'ils restent des rêves, c'est le bonheur de ceux qui ont le droit de rêver de ne rien avoir pour tout espérer.
Aller en haillons, avancer sans espoir mais en rêvant d'espoir, la finalité c'est la récompense de ceux qui ne possèdent rien pour arriver au bout du chemin de l'inachevé. Achever c'est s'interdire d'aller plus loin, de se satisfaire d'une pauvre réalité qui n'est que chimères, nous n'avons qu'une vie d'espérance sans jamais l'atteindre, c'est la félicité.
Le pauvre est riche de sa nudité, de sa condition d’humain sans désir, le désir n'est qu'une apparence, obtenir ce qu'on veut c'est s'interdire de rêver l'obtenir.
Je plains ceux qui s'imaginent tout avoir alors qu'ils n'ont rien, le rêve et l'espoir sont des richesses d'esprit incomparables, le clochard est plus heureux que le nantis parce qu'il sait qu'au bout la boue est la même pour tous, que ceux qui la rejètent s'y noient de ne l'avoir pas connu de leur vivant, la mort c'est la liberté des indigents et l'enfer des nantis, juste retour des choses.
Je n'ai jamais connu la richesse de l'argent mais la richesse d'être pauvre, je suis riche de ce que je sais mais pas de ce que je n'ai pu acheter, acheter la notoriété c'est voler la vie des autres, aucun honneur ni mérite à n'avoir que ce qu'on peut s'offrir sans la sueur qui permet de l’obtenir.
Les mains calleuses et le visage blafard sont la reconnaissance de ceux qu'on méprise mais qui sont considérables sans être considérés, la déconsidération c'est la récompense que ne peuvent s'offrir ceux qui ne la méritent pas, le mépris c'est la force de savoir que cette vision de nous n'est qu'une apparence, l’humain n'est qu'une apparence, la vie n'est qu'une illusion, la finalité c'est d'être plus fort que les forts qui sont faibles de leur force illusoire.
Ces rêves qui parfois nous hantent.
Bonne soirée à tous
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