Briançon, accident ferroviaire

Publié le par François Ihuel

 

Ces petits détails qui ont leur importance

 

Briançon, accident ferroviaire

Alignement bizarre.

La ligne de train semble accuser un défaut.

Alors bien entendu je m'approche, les trains ça me connait.

 

Briançon, accident ferroviaire

En effet.

Ces images j'y suis habitué, des trains dans le sable j'en ai vu quelques-uns quand j'étais à la SNCF, puis à la RATP, d'ailleurs en 1989 j'ai tamponné un butoir, à Joinville-le-Pont alors que j'étais conducteur sur le RER "A", rails gras et freinage déficient sur la rame. (Une page à venir sur le sujet)

On n'a pas l'habitude de voir un train en dehors des rails, aussi ça reste impressionnant sans être vraiment très grave, sauf pour le matériel.

Comme un train en manœuvre est limité à 30 km/h maximum les dégâts sont limités.

 

Briançon, accident ferroviaire
Briançon, accident ferroviaire

Il est bien planté.

D'après le peu d'informations que j'ai l'aiguille aurait été manœuvrée sous le train alors qu'il avait engagé l'itinéraire, ce que les gens appellent un aiguillage c'est l'action de diriger un train vers telle ou telle voie, l'aiguille c'est l'appareil de voie qui permet l'aiguillage.

Sur  voies principales elles sont toutes automatisées, depuis un centre de contrôle et de coordination, l'informatique fait que si un itinéraire programmé est occupé par un train, ce qu'on appelle une zone, il est impossible de manœuvrer une aiguille, le système de sécurité l'interdit, par contre sur les voies de manœuvre il y a encore beaucoup d'aiguilles manipulées à la main.

C'est là qu'il faut être vigilant et appliquer toutes les mesures de sécurité.

Je ne pense pas qu'un agent soit stupide au point le manœuvrer une aiguille sous un train en mouvement, il est plus plausible de penser que l'effort mécanique, imposé à la voie et aux appareils de voie, ait pu faire basculer le levier de manœuvre, ce qui a pour effet de faire bouger l'aiguille.

Pour éviter ce genre de problème les leviers sont équipés de chaines empêchant ce dernier de basculer.

 

Briançon, accident ferroviaire
Briançon, accident ferroviaire

Le mécanisme écrasé.

Le levier qu'on voit écrasé sur la première photo aurait donc basculé sous la pression de l'effort imposé à l'aiguille.

Mais attention, j'extrapole, c'est ma déduction personnelle, rien qui viendrait prouver ce que j'avance, c'est juste ce qui me semble le plus plausible.

Toutefois je constate que sur la seconde photo la chaine qui devrait normalement interdire la manœuvre du levier, que ce soit volontaire ou accidentel, n'est pas à sa place sécuritaire, ce qui laisse à supposer qu'il y aurait une faute de l'agent de manœuvre qui n'aurait pas pris toutes les dispositions nécessaires avant la mise en branle du convoi.

Où alors la chaine se serait détachée, ce qui est possible mais peu probable, puisqu'il semble que pressé d'effectuer une manœuvre on négligerait cette élémentaire obligation.

J'ai suffisamment d'expérience pour connaitre des négligences, surtout si c'est routinier, tout comme lorsque j'ai percuté mon butoir, à Joinville-le-Pont, je n'ai pas assez anticipé la distance de freinage compte tenu des intempéries et du rail gras des matières pulvérantes provenant d'un chantier adjacent.

Donc de ma faute à 20%, 50% à impliquer aux problèmes de freinage de la rame (Chronique à cette époque sur ce matériel, MS 61) et 30% à impliquer aux dépôts de matières sur les rails.

Quand je suis passé en conseil de discipline, puisque c'est la procédure, j'ai été écarté de toute responsabilité, puisque c'était le seizième incident du genre sur ce matériel, dont un train qui a défoncé le mur de la gare à Saint-Germain-en-Laye, mais aussi occasionné un tamponnement d'un train haut le pied contre un train de voyageur à l'arrêt en gare à Champigny-sur-Marne quelques mois avant, mais il est difficile de rendre responsables ceux qui sont chargés de l'entretien, c'est toujours le lampiste qui prend.

Une page à venir sur mon obsession de la sécurité dans les transports.

Ce sont des incidents qui ne sont que rarement médiatisés, puisque ce n'est pas bon pour l'image d'une entreprise, les médias ça s'achète quand il faut taire certaines responsabilités.

Dans le cas présent il est probable que ce soit une négligence qui soit responsable, mais pas que, une aiguille ne doit pas bouger une fois positionnée, sauf si les matériels et appareils de voie sont vétustes ou victimes de manque d'entretien à cause d'un manque cruel de personnel, ce ne sont pas les syndicats qui me diront le contraire.

C'est juste ma petite page sur le sujet, si ça se trouve c'est tout autre.

Demain une page sur le pouvoir d'achat.

Bonne journée à tous.

 

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Publié dans Briançon

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