Mon enfance parisienne
Série de photos des années 1950/1960
Quartier Chalon.
Dans le 12 ème arrondissement, rasé en 1984 par étapes.
Gosse je m'y rendais en métro, c'était direct depuis le Pont de Neuilly, à l'insu de mes parents qui m'auraient dérouillé s'ils avaient su dans quel "cloaque" je me réfugiais.
Il va paraitre barbare aujourd'hui de parler de raclée envers les mômes, pourtant à l'époque ça n'achoppait personne, ça faisait partie de l'éducation d'après guerre et nous n'en sommes pas mort.
D'ailleurs ma page de demain, ou peut-être après-demain, fera état des affaires de maintenant (Betharram) et du rapport éducateur/enfants de l'époque.
Quartier "africain".
J'ai fréquenté ce quartier jusqu'en 1971 mais déjà la population changeait, j'avais un "client" de la "haute société", pour ne pas préciser, qui s'y ravitaillait en drogue et qui m'y envoyait parfois à sa place, j'ignorais ce que contenaient ses "colis" que je lui ramenais, c'est quand je l'ai découvert que j'ai cessé de m'y rendre et que j'ai cessé de voir ce Monsieur pourtant si généreux avec moi.
On ne peut pas tout savoir quand on est jeune.
Ménilmontant, 1956.
Ce quartier de Belleville, près du Père Lachaise, je le connais aussi, là également ça a bien changé et pas en bien.
Ses rues colorées et ses bistros à l'ancienne, certains aux murs de faïence, c'était le paris du XIX eme siècle qui perduraient jusqu'à la fin du XX ème.
Avec le quartier de la Goutte d'Or, pas loin de Barbès, c'étaient (quelques années plus tard) mes lieux de rendez-vous "coquins" de ma période Pigalle. (mes livres - https://librairie.nombre7.fr/recit-temoignage/4701-onze-metiers-cents-galeres-tome1-9782383517085.html)
Le vitrier ambulant (années 1960/1970) et le rémouleur.
Dans mon enfance il n'était pas rare de voir passer des vitriers proposer leurs services, les vitres étaient fragiles, loin des matériaux de maintenant, en verre trempé et pratiquement incassable en double vitrage, ce qui n'existait pas.
Il les taillait aux dimensions et les posait sur place, son équipement (mastic, couteaux) dans sa sacoche.
Comme nous n'étions pas des anges et que quelques cailloux hypnotisants attiraient notre attention, si nous avions été rabroués par quelques mégères disgracieuses et mal embouchées, la tentation de lancer quelque-uns de ces cailloux pour répondre de notre fluette apparence (pour beaucoup nous ne mangions pas gras tous les jours) à la vindicte, le vitrier faisait affaire.
Mais nous n'en étions pas, comme maintenant, à sortir un couteau à la moindre réflexion, pourtant des couteaux il y en avait à portée, ne serait-ce ceux que les riverains confiaient au rémouleur (photo début du XX ème siècle mais qui ont existé jusqu'en 1970) afin de les aiguiser.
Ces métiers disparus qui animaient notre quotidien.
La caserne de Courbevoie.
Mal nommée gendarmerie c'était une caserne de gardes mobiles, qui a été occupée par les gendarmes par la suite, le double appartement que nous occupions était situé au second étage, au centre de la photo juste au-dessus de la Peugeot 203.
Né rue Puget dans le XVIII ème (pour les détails voir mes livres) j'ai été élevé (je sais que ce terme déplait à beaucoup qui m'ont dit qu'on élevait des cochons mais pas des gosses) pendant onze ans dans ce massif immeuble militaire, rasé dans les années 1980 pour laisser la place à l'abominable quartier de la Défense.
Trois corps de bâtiments de neuf étages pour environ trois cent familles.
Le Pont des Arts et le pont Neuf.
Ces époques où nous nous baignions dans la Seine, loin des limpides rivières de province (du moins à l'époque) c'était acceptable, et puis on ne se posait pas la question de connaitre des étranges choses qui flottaient à la surface, le tout soigneusement remué aux passages des péniches.
Les voies sur berge n'existaient pas et les quais de halage étaient encore nombreux.
1955 Paris.
Je suis le seul en culotte courte, avec mes frères et ma sœur ainée (Décédés sauf mon frère cadet que je vois toujours).
C'était l'entrée de l'hiver 1955/1956, un des pires du XX ème siècle, je me souviens des arbres dont les branches avaient éclaté sous le gel, un peu comme des poireaux.
Je me souviens aussi qu'on faisait des rosaces de glace en exaltant notre buée de respiration sur les vitres de notre chambre, la température dans l'appartement ne dépassait pas douze degrés et on chauffait un peu plus que les radiateurs à peine tièdes à l'aide d'un réchaud à gaz (gaz de ville à l'époque) sur lequel ma mère faisait bouillir la lessiveuse les jours de corvée de lessive.
Nous faisions des bonhommes de neige dans la cour de la caserne.
C'est tout pour aujourd'hui.
La suite quand ça me prendra.
Bonne soirée à tous.
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