Raclées et violences
La violence des années d'après guerre
et les dérives d'une époque permissive
Témoins et victimes.
Un épisode lamentable, un de plus mais est-ce une surprise !
Je ne vais pas refaire l'information d'autant que je manque d'éléments, mais surtout je ne suis pas journaliste, encore que le journalisme d'aujourd'hui ce n'est plus réellement de l'information mais du sensationnel, il faut vendre mais surtout il faut imprégner les esprits de ce que la politique impose à coups de subventions. Mais c'est un autre sujet que je vais développer dans une page à venir — "Journalisme, local et national" — en préparation.
Je découvre donc, mais j'en ai les souvenirs, la résurgence de sévices divers dont beaucoup des années d'après guerre, quand la société était tout autre qu'aujourd'hui et que la politique ne servait pas des intérêts particuliers ni ne tentait de détruire une culture pourtant millénaire.
Je découvre aussi des "victimes" des années 1950/1960, époque où le père de famille était le "maitre", la femme soumise et les enfants battus, à cette époque c'était presque une institution, les raclées appliquées aux gosses j'y ai eu droit aussi (Mon livre "Onze métiers — Cent galères" tome 1) et j'en garde des souvenirs cuisants, puisque c'était surtout le martinet et le ceinturon. D'ailleurs sur le livret de famille était écrit que la femme devait obéissance à son mari.
J'ai pris d'autres coups nettement plus violents par la suite mais c'était dans un autre contexte de rejet et d'homophobie.
Savoir aussi qu'à cette époque il n'y avait de téléviseurs que pour les gens aisés, pas d'Internet ni jeux vidéos divers qui focalisent l'attention de la jeunesse de maintenant, nous étions la plupart du temps dehors, dans la rue pour les petits citadins et dans les champs pour les petits ruraux, dès douze ans certains étaient déjà au travail, surtout à la campagne pour les travaux des champs et l'alimentation des bêtes.
En ville l'apprentissage c'était dès quatorze ans, à la sortie de la scolarité obligatoire jusqu'à cet âge. Ça a été prolongé à seize ans mais appliquée réellement qu'en 1967.
Je découvre, à travers les témoignages tardifs de maintenant, d'hommes ayant maintenant mon âge, des habitudes des années 1946/1970, savoir que les corrections, ou punitions corporelles comme on dit maintenant, c'était dans l'air du temps, parce que des copains de mon âge qui prenaient des raclées maisons à ces époques il y en avait à la pelle, particulièrement dans le contexte familial, c'était un peu un mode d'éducation, autant pour les gosses que pour beaucoup de femmes, ces dernières n'étaient pas en reste de prendre quelques coups si le mari était bien souvent aviné — mais c'était aussi l'époque — en fin de journée.
La société "populaire", ce qu'on appelait la plèbe sous la Rome antique, continuait de fonctionner sur la lancée Pétain, le vin avait une place importante et en célébrer les avantages monnaie courante. Dans mon environnement immédiat, et en caserne, le pourcentage de poivrots battait tous les records, ça se remarquait surtout en soirée quand les gosses filaient dehors pour échapper à la dérouillée quotidienne et aux cris des femmes qui en prenaient autant. (Mon livre "Onze métiers — Cent galères" tome 1)
Gravure des années 1880.
Battre les enfants c'est vieux comme le monde, ça faisait partie de l'éducation, ce qui quelque-part est une réalité mais si j'aborde le sujet je vais entendre pas mal de critiques, juste qu'il faut se placer dans le contexte à des époques dites.
Ce n'était pas réservé qu'aux populations laborieuses, les fils de noble recevaient aussi des corrections corporelles, Louis XIV n'y a pas échappé (lire les ouvrages sur le sujet en dehors des clichés historiques complaisants) et ces corrections faisaient partie du mode d'éducation, particulièrement des garçons puisque les filles n'étaient bonnes qu'à devenir de parfaites épouses, dot oblige.
Jusqu'à la fin du XIX ème siècle on mettait les enfants en prison, du moins ceux de plus de dix ans, plus jeune ils étaient placés dans des milieux ruraux au service des paysans qui avaient besoin de main-d'œuvre bon marché, voire gratuite, en échange de deux maigres repas par jour et d'une couche dans les étables, à côté des bêtes, battus comme plâtre également et souvent abusés sexuellement.
La prison de la Roquette, à Paris, du moins de la petite Roquette, accueillait surtout des jeunes de plus de dix ans, mais aussi des femmes rapidement transférée à Saint Lazare. Savoir qu'à cette époque voler un pain ou des fruits sur un étal conduisait en prison ; imaginez un peu aujourd'hui les méfaits pratiquement impunis pour des actes nettement plus graves.
Deux livres.
Que j'ai choisi dans ma bibliothèque d'environ 1300 livres, il y en a d'autres mais j'ai scanné ceux-là parce qu'ils sont particulièrement révélateurs des conditions infantiles du XV ème et du XIX ème siècle, ces époques, pourtant éloignée l'une de l'autre, révèlent parfaitement la vie d'un gosse du peuple, où plutôt la survie d'un gosse, parce que vivre est un mot qui ne convient pas à ces périodes, du moins vivre comme on l'entend aujourd'hui.
"Je", de François Villon, bien que romancé laisse entrevoir ce qu'était la fin du Moyen-Âge, bien que mort à trente deux ans il a eu un parcours chaotique, comme le fut le mien mais dans un autre contexte social. "Le Bagne des Enfants" c'est aussi une vue particulière de ce qui attendait les enfants qui avaient le malheur d'être dans la pauvreté à en être obligé de voler pour manger.
Bien que romancés pour les rendre digestes aux lecteurs il n'en est pas moins prenant de connaitre des conditions d'éducation et de punition, les violences et les viols faisaient partie de la "pédagogie" appliquée, même si par définition le viol d'un enfant était puni de mort, ça c'est sur le papier et à l'extérieur, dans les établissements de redressement et les prisons il en était tout autre.
1900/1950
Le siècle dernier n'en est pas moins servit concernant les punitions infantiles, peut-être même pire qu'avant parce que la société avait évolué et les mentalités commençaient à changer. Ce qui ne changeait pas grand-chose aux méthodes vigoureuses employées par les "éducateurs", civils ou religieux, peut-être même pire qu'avant.
Concernant ces derniers il faut savoir que l'éducation des futurs prêtres passait aussi par des brimades, des coups, parfois des viols, ce en interne dans des séminaires, ce qu'aucun religieux de maintenant ne voudra avouer ni dénoncer, même si ce n'est pas une généralité l'éducation dans des contextes militaires et para-militaires n'a rien d'une colonie de vacances.
Le livre, "Le Gosse", est un roman sur des faits réels, on y trouve la violence mais aussi les actes sexuels envers des enfants, ce qui, à cette époque, se savait mais se taisait.
"Les amitiés particulières" retrace une autre forme de violence, la violence psychologique et morale, les interdits que pourtant s'autorisaient des ecclésiastiques, Roger Peyrefitte minimise les faits, arrange l'histoire, module pour ne pas froisser l'Église, pourtant à travers les phrases on devine du plus rude, du plus sordide, ne serait-ce que la relation prêtre/enfants
La réalité plus sordide.
"Les Hauts Murs" c'est la violence révélée, la contrainte à la dépravation, c'est le reflet de ces "centres d'éducation surveillée" — que j'appelais "centres de redressement" parce qu'un de mes frères s'y est retrouvé pour des peccadilles — et c'est d'autant plus poignant que c'est du vécu ; Yves Tréguier, de son vrai nom devenu par nom d'emprunt l'écrivain Auguste Le Breton, c'est son histoire réellement vécue, le livre vaut d'être lu, le DVD à la chute arrangée vaut d'être visualisé. (Scan effectués tirés de mes livres et de mes 412 DVD)
Il ne faut pas se voiler la face et ignorer ce qui s'est passé en ces époques pas si lointaines, il faut toutefois aussi savoir que c'était la norme, pas très loin du temps où l'on envoyait des prisonniers au pénitencier de Cayenne dont peu en sont revenus.
Ce qui pourrait passer pour de la barbarie au yeux des bien-pensants de maintenant avait cet avantage d'être dissuasif, parce que si aujourd'hui étaient encore appliquées ces méthodes dites d'un autre temps peut-être qu'il y aurait nettement moins de voies de faits et de dérives asociales.
L'évolution (encore que je doute que ce soit de l'évolution) a créée l'enfant roi, l'enfant intouchable, donnant aux enfants des droits à faire punir des parents hélas parfois abusivement, le monde à l'envers. Certes, il faut des garde-fous, des mesures de protection, parce que des enfants martyrs il y en a hélas, mais connaitre les limites c'est impossible, parce que si j'ai pris des raclées monstres il y avait aussi motifs à ce que j'en prenne (mes livres), peut-être un peu trop et quelques fois injustes, mais à l'époque on ne s'en formalisait pas.
Ne pas s'étonner aujourd'hui d'avoir une délinquance en augmentation, la restriction des punitions et la suppression de la conscription en sont responsables en majorité.
Lebrac, enfant battu.
Ce livre, dont l'auteur est hélas mort à 33 ans pendant la première guerre mondiale, je l'ai dévoré, j'ai bien entendu aussi acheté le DVD, mais le tournage de 1962, pas la nouvelle version parce que je crains d'être déçu. Là, Jean-Richard, père de Lebrac, administre à son fils de solides raclées, à l'époque personne ne se serait offusqué de visionner ces "violences" dans un film. Dans le livre les mots sveltes et les menaces envers des enfants ne laissent pas de doute sur les mentalités de l'époque.
En 1962 j'avais douze ans, l'âge de ces "garnements", encore qu'il faut considérer une France campagnarde des années 1910, en 1950/60 ça n'avait pas beaucoup évolué, il est vrai que deux terribles grandes guerres successives en même pas trente ans ça ne laisse pas le temps de préparer une évolution infantile.
On peut considérer qu'entre 1900 et 1960 le fonctionnement n'avait pas vraiment changé, du moins les mentalités, pour l'éducation les réflexes d'avant 1910, alors que la scission entre l'Église et l'État n'avait pas encore impacté l'enseignement, juste qu'à l'école publique il n'y avait plus de croix du Christ dans les classes ni la prière obligatoire, par contre les taloches et les punitions corporelles faisaient encore partie de l'éducation.
Alors que les sévices du début du XX ème siècle subsistent toujours en 1950/1960 rien d'étonnant, que des adultes, voire des vieux de maintenant, en aient subit les conséquences rien d'étonnant non plus, du moins ceux de mon âge ; ensuite que les sévices aient perduré dans les établissement privés, mais aussi religieux, c'est parce que la mansuétude politique et religieuse restait d'actualité.
Centre d'éducation surveillée.
Comme écrit plus avant un de mes frères — DCD — s'y est retrouvé, pas pour délinquance mais parce qu'à l'époque le moindre écart valait punition officielle, hors des écarts, quand on a une vie pas facile, ce n'est pas ce qui manque, d'ailleurs avec mes écarts (mes livres) j'aurais pu m'y retrouver aussi, sauf que j'ai fait scission d'avec ma famille et suis parti de la maison à 17 ans, ce qui, quelque-part, m'a évité ce traitement, parce que la vie d'hier et celle d'aujourd'hui n'ont absolument rien en commun.
Mais comme il était lui aussi cabochard, même en cet endroit ça ne passait pas, les punitions corporelles, bien qu'interdites depuis peu, perduraient.
En fait la fermeture des bagnes, en 1946, a accéléré les "maisons de redressement", devenus dans les années 1950 "centres d'éducation surveillée", devenus maintenant "centre de réinsertion" sans vraiment avoir la certitude que ce soit efficace, les autorités sont muettes sur le sujet. Il est réel aussi qu'au bagne on y envoyait des brigands mais aussi des innocents, la Justice de l'époque n'ayant pas la même optique qu'aujourd'hui.
Il m'a raconté que la vie en cet endroit était loin de ce que l'administration impose, un peu comme à Betharram et autres centres "d'éducation" privés à la même époque, raison pour laquelle j'ai fait tout ce déroulé pour en venir à la conclusion.
L'époque des enfants maudis.
Savoir qu'en ces époques les moyens pédagogiques et les moyens psychologiques n'existaient pas, il y avait les enfants biens et les autres, dépendant surtout de l'échelle sociale et des corporations. Les enfants de la "plèbe", surtout en ces époques d'après guerre où il manquait de beaucoup de choses, participaient à la survie familiale par leur débrouillardise et leurs travaux (mes livres), quand il n'y a rien à bouffer à la maison il faut bien trouver des expédients, le chapardage et la prostitution infantile y palliaient, donc répréhensible par les moyens de l'époque, l'internement en divers établissements éducatifs pour éviter la prison des mineurs, savoir aussi que la majorité ce n'était qu'à vingt et un ans révolus.
Là aussi j'ai échappé à ces punitions parce que je me suis retrouvé dans un contexte de spectacle, même un peu plus (mes livres), protégé par le "milieu" de Pigalle mais aussi par un homme qui m'utilisait, quand on fréquente la haute société et quelques personnages bien en vue on devient intouchable, du moins dans ce contexte.
Parce que des agents en pèlerine j'en ai fait courir quelques-uns, ne serait que dans les bassins du Trocadéro ou quand ils m'emmenait au poste dans la cage à poules (toujours mes livres), donc quelque-part j'ai eu beaucoup de chance de passer à travers des sanctions, pourtant mérités, parce que je connaissais du beau monde, comme quoi la dépravation ça a aussi son côté positif.
Les enfants maudis sont donc ceux qu'on dérouille en famille, ces familles d'après guerre dans lesquelles beaucoup d'enfants n'étaient pas désirés, des accidents de plumard comme on dit en jargon. Des bouches à nourrir quand tout manque à la maison c'est une charge, alors forcément, souvent dans un contexte d'alcoolisme et de tensions familiales, les enfants non désirés sont des cibles faciles, corvéables à merci et facile à battre. Là heureusement aujourd'hui il y a des protections et des moyens qui n'existaient pas.
Savoir aujourd'hui ce qui est vrai du faux de ces époques c'est mission impossible, des archives ont disparu, des témoins sont décédés, des éducateurs véreux et violents aussi, ceux qui restent sont des vieillards à la mémoire volatile, d'autant que le contexte de l'époque facilitait les exactions en tout genre.
À lire et entendre les témoignages bien tardifs sur des exactions impossible à vérifier ça m'a ramené cinquante ans en arrière, quand cette éducation musclée était un principe établit
Ce qui s'est passé après, dès les années 1980, c'est déjà plus solide parce qu'il y a des témoins actifs, des archives, des notes, par contre je m'étonne de ces soudaines révélations en cascade qui ressemblent plus à un attrait pour des indemnités qu'un réel besoin de Justice, tout comme l'avalanche de supposées agressions sexuelles sur des femmes par des gens bien connus (donc aux finances confortables, sinon aucun intérêt) et là aussi tardives, quand on est agressé on réagi tout de suite, on attend pas une hypothétique épidémie de viols et d'agressions hyper médiatisés pour s'inscrire sur la liste des décennies après.
Bien que pour beaucoup avérés je reste dubitatif sur pas mal de faits, dont beaucoup prescrits, qui ressemblent étrangement à du copié-collé d'autres faits antérieurs.
Les Juges ne sont pas à la noce pour démêler le vrai du faux, surtout maintenant où tout se fabrique, l'informatique venant au secours de ce qui serait difficile à faire admettre.
En tout état de cause les violences envers les enfants doivent être sévèrement punies, cogner sur un gosse c'est lâche et absolument inoubliable, je ne dis pas qu'il faille tout passer, la fessée d'avant avait ses avantages, ça évitait surtout que ce soit des adolescents livrés à eux-même qui cognent sur leur parent ou qui les menacent comme c'est hélas devenu aujourd'hui. La permissivité et la protection des mineurs ça a aussi ses limites.
Ça n'absout pas les salopards qui ont dérouillé des gosses fort de leurs fonctions ou de leur protections sacerdotales, ça n'exonère pas les responsables qui ont avalisé, tacitement ou par laxisme, ni les parents qui encore aujourd'hui savent en laissant faire.
Ces lignes n'engagent que moi, je n'ai pas, à 75 ans, la même optique que ceux qui en ont quarante sans avoir connu la discipline d'antan.
Un bien ? Un mal ? L'avenir le dira.
Bonne soirée à tous.
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