Bouffé dès le début
Mais si, c'est réel
L’homme mangé par lui-même
On croit souvent que la mort arrive d’un coup, comme une coupure nette entre le corps et la vie.
Mais en réalité, elle commence lentement à l’intérieur, bien avant le dernier souffle.
Ce n’est pas un ennemi extérieur qui nous ronge : ce sont nos propres bactéries, nos hôtes silencieux, ceux qu’on a nourris toute notre vie sans même y penser.
Elles vivent avec nous, elles digèrent ce qu’on mange, elles protègent, elles transforment.
Puis, quand le corps s’affaiblit, elles changent de rôle, elles ne défendent plus : elles commencent à se servir.
Elles mangent la maison qu’elles habitaient, comme des locataires qui restent après l’expulsion du propriétaire.
C’est là que la nature montre son génie tranquille : rien ne se perd, tout se recycle.
La vie prépare sa fin, la fin nourrit la vie.
Ce n’est pas une tragédie, c’est un équilibre.
Et peut-être qu’au fond, ces bactéries ne nous dévorent pas — elles nous ramènent doucement à la Terre, d’où on venait.
Alors oui, les premières à casser la croûte,
ce sont celles qu’on portait déjà en soi.
Et quelque part, c’est rassurant : on ne meurt jamais seul,
on meurt avec soi-même.
Parce qu’au fond, tout ça n’est qu’une forme d’auto-consommation.
On se fabrique, on se nourrit, on s’use, et un jour, on se reprend.
La boucle est parfaite, naturelle, presque élégante.
Les petites bêtes qu’on entretient finissent par nous entretenir à leur tour —
le service est rendu, avec intérêts.
Et en plus c'est une compagnie silencieuse., que du bonheur.
Bonne suite à tous
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