Les maux voulus
Quand on prend de l'âge on réalise mieux ce qu'est la mort programmée.
Pardon, auto-programmée.
Tout le monde connait.
Surtout ceux qui les achètent, c'est peu dissuasif, c'est même presque attirant, ça remplace les précédentes images qui montraient les conséquences du tabagisme, les jeunes en faisaient des concours, à celui qui trouverait le paquet avec l'image la plus "gore".
Je les ai donc vu s'amuser de ces représentations qui coutent en propagande, rire de ces images en allumant ce qui serait censé les justifier.
Donc un échec sur toute la ligne.
Du moins au début.
Il est vrai que le tabagisme familial c'est viral, il est rare qu'un gosse de fumeur reste non fumeur.
Cette parabole pourrait expliquer le tabagisme passif mais le sujet est nettement plus vaste et plus complexe, d'autant qu'il ne touche pas que les enfants de fumeurs.
La mort partagée.
L'image est représentative, en effet ce nuage de mort attrape tous ceux qui se trouvent sur son parcours, bébés, jeunes enfants, jeunes ados, adultes, vieux, bien-portants, malades, nantis, paumés, médecins, clochards, etc., personne n'y échappe sauf se sauver loin des fumeurs, ce qui, dans notre société confinée, est pratiquement impossible, qu'on soit à l'intérieur ou à l'extérieur.
Sans oublier non plus les animaux domestiques qui vivent avec les fumeurs, peu le savent mais les oiseaux, les chiens et les chats des fumeurs meurent aussi des cancers du fumeur.
Bien entendu ce n'est pas une mort instantanée, elle est insidieuse, sournoise, à constater le nombre de ceux qui l'utilisent pour eux et qui la propagent aux autres on pourrait presque croire que c'est du bonheur, de fumer et d'enfumer.
Le bonheur en famille.
Il est vrai que la particularité du tabagisme c'est de donner une impression de liberté, d'indépendance, c'est ce que me disent les jeunes avec lesquels j'en discute, ceux qui allument leur clope à la descente du car.
Les réponses sont surprenantes, la réponse classique c'est "faire comme les autres", considérant donc que la nature à créé des fumeurs avant de créer des non-fumeurs, je vois ça journellement à la sortie des lycées et collèges mais aussi dans les voitures particulières ou chez ceux chez qui j'allais, je n'y vais plus justement à cause du tabagisme et surtout de ses conséquences.
Sur les trottoirs, devant les boutiques ou les restaurants et cafés, au marché, dans la rue partout où il y a un fumeur, tous ceux qui se trouvent dans son périmètre fument aussi, sans le vouloir mais il est devenu quasi impossible de ne pas subir le tabagisme de la rue.
Ces jeunes, avec lesquels je discute, ne réalisent pas que dans dix ans ils seront aussi malades du tabac, sans même le concevoir d'ailleurs, c'est aussi la particularité de ce poison qui ne laisse apparaitre ses effets mortels que quand il est trop tard.
Je suis époustouflé quand un gamin de seize ans me dit qu'il va essayer d'arrêter de fumer, cette phrase qu'on n'entendait, il n'y a pas si longtemps, que des adultes déjà bien intoxiqués.
C'est que dans les cigarettes sont introduits des additifs qui rendent dépendant très rapidement, le cerveaux humain est manipulé chimiquement pour être programmé à ne plus pouvoir se passer du tabac, et ce dès les premières cigarettes fumées, dès treize - quatorze ans, voire plus jeune.
C'est très grave mais ça rapporte tellement de fric à l'industrie du tabac que le combat des non-fumeurs a encore un long parcours, les Juges, beaucoup fumeurs aussi, ne sont pas enclins à résister à l'attrait des confortables enveloppes que les géants du tabac leur accordent, sous la table bien sûr, tout le monde le sait mais personne n'ose le dire.
J'en vois des tas.
Tous les jours, de ceux que je connais et de ceux que je ne connais pas, j'en ai aussi subit les conséquences, parce que moi aussi j'ai fumé, et pas qu'un peu, j'ai juste eu la chance de réaliser très tôt que je me tuais à petit feu, d'ailleurs si j'avais continué je ne serais plus là depuis au moins dix ans pour écrire cette page, et puis j'ai commencé à fumer tard, mon développement était terminé, ce qui n'est pas le cas chez les enfants et les ados, pas encore finis ils détruisent déjà ce qui est en construction pour leur métabolisme, ils détruisent avant quelles ne servent leurs défenses immunitaires, les effets sont encore plus dévastateurs.
La moyenne d'âge maximale des décès par tabagisme c'est entre 50 et 55 ans, 60 ans tout au plus, et dans quelles conditions, beaucoup meurent nettement plus jeunes, certains avant même d'avoir trente ans, on va voir ça plus loin.
Déjà, esthétiquement c'est lamentable, physiquement c'est douloureux, financièrement aussi, on va voir ça aussi plus loin.
Même pas peur.
Pourtant l'image est impressionnante, cependant, dans ce monde nouveau où les monstres ont plus de place que les saints et les anges, on peut comprendre que plus grand chose ne peut influer sur les esprits, y compris des tout petits, à travers les jouets, les diverses animations - "halloween", les jeux vidéo, la télé, les revues pour jeunes, etc. - bref tout ce que les industriels de la communication et de l'intoxication inventent pour rendre accroc la population mondiale, ce n'est que commercial, si sur sept milliards d'habitants on parvient à en maitriser la moitié c'est une manne financière considérable, ce qui fait d'ailleurs les milliardaires d'aujourd'hui.
Franchement, j'aurais vu une pareille image quand j'étais gamin que j'aurais eut les flubes, - avoir peur - mais dans mon contexte de l'époque on n'était pas influencé médiatiquement ni commercialement, du moins pas à grande échelle.
Y échapper.
Avant qu'il ne soit trop tard.
Il est souvent trop tard mais il n'est jamais trop tard pour le réaliser, juste qu'il faut voir les choses d'une façon différente, si on ne peut plus revenir en arrière d'une santé déjà dégradée on peut néanmoins stopper la progression du mal, même si les médecins ne le disent pas il est impossible de récupérer des poumons sains quand ils sont déjà dégradés, pour ça il n'est pas nécessaire de fumer pendant quinze ou vingt ans, ça dépend surtout de la morphologie et de la résistance du corps aux attaques tabagiques.
Et c'est bien là le problème, de fumer très jeunes détruit ce que l'organisme fabrique pour lutter contre les attaques de la vie, maladies mais aussi intoxications.
Plus on commence à fumer jeune et moins on a de chance de pouvoir résister, de voir des fumeurs mourir du tabagisme à même pas quarante ans j'en ai vu, c'est aussi ce qui m'a motivé à arrêter, j'ai commencé à fumer à l'armée en 1968, j'ai arrêté en 1981, quelques reprises furtives épisodiques puis arrêt total et définitif en 1989.
Mon organisme en a subit quand-même des conséquences et des dommages, ma capacité respiratoire a été diminué de 30 %, c'est définitif, les poumons ne se régénèrent pas comme d'autres organes, ce qui est détruit est détruit. Mes dents se sont bousillées à cause du tabac, je ne cherche pas d'excuses vaseuses ni d'explications tordues pour tenter de minimiser les conséquences de mes excès tabagiques, je suis conscient que je suis le seul responsable de mes maux.
Tout comme mes excès d'alcool pendant les 15 ans de périodes folles de ma vie tumultueuse et très agitée - voir mes livres - sauf que là les organes qui en ont subit les conséquences se sont régénérés et puis c'est pareil, j'ai pris conscience de mes dérives avant qu'il ne soit trop tard, mon addiction à l'alcool a commencé tôt, il est vrai que le contexte dans lequel je vivais n'a rien fait pour inverser la tendance, ma seule volonté est venue à bout de mes excès, la non plus je ne serais plus vivant aujourd'hui si j'avais continué.
Vouloir fuir un mal sans le combattre ça ne sert à rien, l'image du sujet est très représentative de cette emprise des maux sur l'humain.
J'ai la chance d'avoir de la volonté et d'être combatif, je me suis sorti seul de mes maux que je savais dangereux.
Un témoignage.
Parmis des centaines d'autres.
La trachéotomie c'est l'ultime phase pour tenter de sauver quelqu'un, quand les tissus des organes vitaux sont touchés il faut prendre des décisions radicales, donc créer artificiellement d'autres orifices pour permettre de continuer à respirer, si l'image se veut rassurante elle est cependant très descriptive des dégâts irréversibles du tabagisme.
On la regarde trop souvent comme on regarderait un tableau dans un musée cette image, en se disant que ce gars à beaucoup de chances alors que c'est tout le contraire, il n'a ni chance ni sérieuses possibilités de vivre encore quelques années, et dans quelles conditions, des souffrances, des médicaments à transformer le foie en usine de survie, un suivi médical draconien, une qualité de vie catastrophique pour tenter de grignoter quelques mois de survie.
Plus de sensation dans la bouche, plus de reconnaissance de la saveur, plus de fonctionnement des fosses nasales, plus d'odorat, plus d'appétit, un régime alimentaire drastique, cet homme a acheté sa mort pendant des années, il a payé ses maux en sacrifiant tous les ans deux mois de salaire, en devenant une charge pour lui et pour la société, sans parler de son entourage.
Avez-vous déjà côtoyé une personne ayant subit une trachéotomie ?
Moi oui, mon père qui est mort du tabagisme à 42 ans alors que je n'en avais que 16, puis un de mes frères, qui est mort du tabagisme à 52 ans, une de mes soeurs d'embolie pulmonaire - elle était devenue marron comme la fumée de ses cigarettes, fumée de l'intérieur comme un jambon - puis quelques copains.
Aucun n'a dépassé 55 ans, ces gens soufrent de plusieurs façons, des douleurs physiques déjà, puis de l'entourage qu'ils incommodent malgré eux, ils n'en sont pas responsables directement sauf qu'un "trachéotomique" ça pue la mort, c'est dur les mots que j'emploie mais il faut les dire, ne pas les cacher, il faut savoir ce qu'est la finalité du tabagisme, il faut que les mots cruels et parfois insoutenables puissent aider à prendre conscience que de commencer à fumer c'est commencer à se détruire à grande vitesse en détruisant aussi son entourage.
L'environnement d'un fumeur c'est une horreur, ça pue, ils sont fumés de l'intérieur, ils sentent mauvais même s'ils sont très soignés de leur personne, ce sont les dégâts internes qui puent, ce sont leurs fringues qui puent, ce sont leurs habitations qui puent, un fumeur ça pue, ce n'est pas pour les critiquer ni les insulter que j'écris ces mots, c'est pour que ceux qui ne fument pas encore sachent exactement ce à quoi il vont se trouver très rapidement confrontés.
Et puis ceux qui me connaissent savent que la délicatesse du langage, pour cacher la merde au chat, ce n'est pas dans mes habitudes, je préfère faire mal linguistiquement et psychologiquement que de cacher ce que je ressens, faire semblant ne fait pas partie non plus de mon fonctionnement, si on m'écarte d'avoir vilipendé tel ou telle je m'en accommode si ça a pu lui permettre de prendre conscience de quelque chose.
Comme écrit j'ai eu la chance de passer à travers les différentes phases de la destruction par les expédients, tabac, alcool, drogue quand je faisais du spectacle en tant qu'artiste de cabaret - artiste minable et pervers (certains de mes livres), je n'ai aucune notoriété et puis je m'en fous - et c'est justement de ces périodes que j'en ai tiré des leçons, je ne suis pas un exemple, je ne suis pas un modèle, je m'efforce à faire comprendre certaines choses, j'ai infligé à mon corps, à mon organisme, des maux de toutes sortes, j'ai eu l'extraordinaire chance de n'être pas vérolé par le Sida et autres maladies vénériennes que ma spécialité du spectacle aurait pu m'induire.
D'être passé à travers ces dangers me responsabilise de les faire connaitre, certes j'ai eu des maux, cancer, opérations diverses, méningite qui a failli m'emporter, ces expériences que j'ai interrompu avant qu'il ne soit trop tard, alors si je peux, par ces mots, éviter que les jeunes les traversent aussi, avec certainement moins de chance, alors oui, j'expose, je me livre, je m'ouvre sans pudeur ni scrupule pour que ça serve à quelque chose.
Mais ce n'est pas tout.
L'autre destruction.
Pas la pire mais celle qui fait le plus de dommages et de ravages sur l'entourage, qu'il soit social ou familial.
Le financement.
Si l'État augmente drastiquement le prix des cigarettes je ne reste pas persuadé que ce soit pour la santé publique, c'est plus pour la santé financière des caisses chroniquement vides et sans fond de la France que pour sauver des vies qui de toutes façons deviennent improductives quand les maux des concernés deviennent néfastes.
Juste réaliser qu'arrivé à 50 ans on passe dans la catégorie des administrés qui coutent plus qu'ils ne rapportent, c'est la dure loi de la société, faire semblant de vouloir sauver des gens alors que leur auto-destruction est lucrative c'est très faux-cul mais il faut bien faire semblant de s'attaquer au problème, médiatiquement c'est très porteur et ça permet à tous ces faux-culs d'avoir bonne conscience.
Bonne conscience relative d'ailleurs, quand on voit la part que l'État ponctionne on se pose de sérieuse questions et surtout on réalise que l'auto-destruction programmée sert juste la finance, je doute fort que ceux qui en tirent bénéfices soient si pressés de voir la population arrêter de fumer, encore de la poudre aux yeux, encore du cynisme à l'état pur, encore une façon de déconsidérer les administrés, de les prendre pour des débiles - bien que ! - afin de les exploiter encore et encore.
Ces taxes ressemblent furieusement au même racket que sur les carburants, nos dirigeants savent de quoi les peuples ne peuvent se passer, c'est le jackpot à chaque seconde, qu'importe à un élu, Maire, Conseiller Général, Député, Ministre et bien entendu Chef d'État, que des gens n'aient rien à bouffer, que des gens soient endettés - ce qui rapporte aussi aux banques - qu'importe qu'une part négligeable des finances publiques soit consacrée à l'assistanat, ce dernier n'entame même pas le budget bénéficiaire des taxes, alors préconiser aux populations d'arrêter de fumer c'est d'abord une forme de propagande qui va inciter les jeunes à fumer, je ne crois pas aux belles paroles des nantis de la république qui se gobergent sur le dos de ceux qui crèvent, j'en ai trop connu, trop côtoyé intimement (certains de mes livres qui traitent aussi de la société et de son fonctionnement) pour ignorer de quoi ils sont capables dès lors qu'ils sont en place et en tirent profits.
Mais de la même façon je ne plains pas ceux qui se sabordent financièrement, je ne plains pas celui, ou celle, qui se plaint de ses maux alors que pendant des années il, ou elle, a consacré un sixième de la totalité de ses salaires pour acheter ses problèmes, ses déboires, ses douleurs, ses souffrances et celles de son entourage.
Je ne plains pas ceux qui ont des difficultés à payer des dettes alors que les finances de ces dettes sont parties en fumée, je ne plains pas ceux qui ne bouffent pas tous les jours mais qui fument sans compter, je ne plains pas ceux qui sont à l'agonie en fin de vie, celle qu'ils ont programmé bien sûr, dans des souffrances terribles et dans un état sanitaire lamentable.
Je plains leurs enfants auxquels ils apprennent trop vite à leur tour à s'auto-détruire
Je plains ceux qui ont des maux dus à la société, les produits chimiques dans la bouffe, les saloperies avec lesquelles on fabrique notre société, ceux qui naissent déjà malades - bien que l'hérédité tabagique et alcoolique en soit les principales causes - ceux qui sont victimes des travaux de la vie, oui, ceux-là je les plains et je compatis.
Quand on consacre trente ans de sa vie et de ses finances à se détruire on ne vient pas demander de l'aide, même si ma position est cynique elle décrit exactement ce qui est contraire à un fonctionnement. Dès l'hors qu'on entreprend de sacrifier sa vie et ses finances à se détruire on programme sa mort, on programme ses souffrances, on programme la destruction de soi et de sa famille, de son entourage, ça, ça ne se plaint pas.
Alors, pour finir cette page, il est important de réaliser que la main-mise d'un État sur son peuple c'est d'abord le soumettre à des exigences qui détruisent la majorité pour entretenir la minorité.
Quand on aura compris ça on aura fait un grand pas.
Je ne suis pas plus malin que les autres, je ne suis pas plus intelligent que les autres, j'ai juste l'expérience de ce que j'ai vu et vécu pour me sentir le devoir d'en informer les autres.
Bonne journée à tous et à très bientôt pour autre chose.
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