C'était mieux avant ? 2

Publié le par François Ihuel

 

De mon temps !!!

 

C'était mieux avant ? 2C'était mieux avant ? 2
C'était mieux avant ? 2C'était mieux avant ? 2

Les transports de surface. (Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Comparer le bus à plateforme avec le tramway de notre époque serait utopique, autre époque, autre matériel.

Les TN6 à essence et à plateforme ont remplacé les tramway des années 1900 à partir de 1930, toutefois je me souviens très bien avoir été transporté dans un tramway ancien en 1955/56 à Paris mais c'est trop flou pour que je puisse détailler, je me rappelle toutefois que c'était avenue des Gobelins puisque ma mère m'avait emmené avec elle à la mairie du XIII ème arrondissement, son lieu de naissance.

La ville de Paris d'alors, voulant déposer des rails incrustés dans les rues à cause, entre autres, des plaintes nombreuses des cyclistes et surtout des accidents générés par la circulation de ces tramways avec celles des automobiles, s'est donc décidée à ne plus avoir ce genre de véhicule sur rail en ville, ces derniers ont été ôtés en 1959.

Ces bus je les adorais, gosse je courrais derrière avec d'autres titis de mon genre pour monter en marche en passant sous la chaine de la plateforme (Voir mon livre "ADHOMO" tome III) au grand dam du receveur qui ne pouvait faire autrement que de nous agripper pour ne pas qu'on la loupe, ce qui arrivait

Une évidence par rapport à aujourd'hui c'est la fréquentation et le mode de fonctionnement, à l'époque on achetait le ticket à l'unité en montant dans le bus, il se vendait aussi des carnets de tickets dans les "guérites" de bouts de ligne qui faisaient office de bureau de vente, trop jeune à l'époque j'ignore si c'était vendu chez les buralistes comme ça s'est fait plus tard avant qu'on ne leur retire cette vente à cause des fraudes.

Les bus à plateforme avaient cet avantage, pour ceux qui réussissaient à rester sur la plateforme, d'être à l'air libre, cette impression de liberté qu'on ne connait plus maintenant, il y avait bien entendu la pollution, comme aujourd'hui, mais moins concentrée qu'à l'intérieur d'un véhicule clos qui est certainement l'endroit le plus pollué dans la circulation, même avec des supposés filtres plus psychologiques qu'efficaces.  

À cette époque la délinquance de rue était pratiquement invisible, il y avait des loubards bien sûr, ça a toujours existé, mais on pouvait marcher sans crainte n'importe où sans avoir la peur au ventre de se faire agresser ou dépouiller. 

La population de Paris - intra-muros - était plus  nombreuse qu'aujourd'hui mais les déplacements se faisaient beaucoup plus par les transports en commun, l'immobilier était abordable pour presque tout le monde, maintenant habiter Paris c'est devenu du luxe sauf  dans les quartier douteux et les caves aménagées louées clandestinement. (J'allais marquer "au noir" au lieu de "clandestinement" mais maintenant il faut rester très vigilant à ce qu'on dit et ce qu'on écrit si on ne veut pas être taxé de racisme ; là aussi c'était mieux avant quand on ne devait pas avoir honte d'être blanc et patriote.

Dans les campagnes la vie rurale est relativement autarcique, les paysans, s'ils ne roulaient pas sur l'Or, fonctionnaient normalement, sans norme, sans obligation, sans aseptisations diverses, aux dernières nouvelles ils ont survécu à ces habitudes ancestrales ; aujourd'hui les agriculteurs s'endettent pour répondre aux normes imposées par l'Europe avec des machines ultra-modernes et ultra-perfectionnées à des prix explosifs mais comme on leur achète leur production au ras des pâquerettes ils n'ont d'autres choix que de "saboter" le travail par ajouts massifs d'engrais chimiques pour produire le plus possible des céréales génétiquement transformées, ce afin de pouvoir rembourser des crédits pharaoniques pour des engins bon à remplacer dès que le crédit est payé. Une fois à la retraite ils n'ont absolument rien qui leur appartient vraiment et doivent se contenter du minimum vieillesse qui les empêche de profiter des cinquante années passées à trimer comme des dingues pour rien. 

Alors là, oui, c'était mieux avant, au grand air, dans la nature, vivant sainement et en famille parce que les enfants devaient normalement prendre la relève, sauf que la relève de maintenant préfère être salarié dans les villes que de se défoncer le cul à trimer 12 à 14 heures par jour, week-end compris, dans des champs déshumanisés pour un résultat final nul, l'Europe a tué l'agriculture au profit des grandes structures à la rentabilité massive sans personnel autre qu'administratif.

Le transport en commun d'aujourd'hui ressemble plus à une machine automatique de transport de "bétail" que de moyen de locomotion afin de se déplacer, les gens l'ont bien compris qu'ils préférencient leur véhicule personnel aux transports en commun, même si la voiture est devenue la vache à lait en ayant dans les budgets des ménages des effets dévastateurs. (Le verbe préférencier n'existe pas mais je réalise que ce serait une bonne chose que de l'inclure dans le lexique de la langue française, cette précision dans la désignation d'une situation est plus adaptée que le verbe préférer dans le cas présent)

 

C'était mieux avant ? 2C'était mieux avant ? 2
C'était mieux avant ? 2C'était mieux avant ? 2

Le métro.  (Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Là c'est encore autre chose, ces véhicules sur rails sont conçus pour le transport de masse, une logique dans les grandes villes où se faire déplacer le plus de monde possible dans le moins de véhicule possible est indispensable.

Je prends le métro parisien pour exemple parce que je suis parisien et que j'ai conduit le métro - entre autres véhicules - mais c'est dans toutes les villes équipées de ces moyens de transport.

La modernité a apporté de colossales améliorations dans le métro, la sécurité matérielle (pour la sécurité des personnes c'est une autre histoire), qui est la base, mais aussi le confort, la rapidité, la contenance, ce dernier critère est d'importance puisque c'est l'objectif des transports en commun, ma mère me disait toujours qu'un wagon de métro - à l'époque on disait wagon, maintenant ce sont des voitures - c'est quelquefois vide mais jamais plein, ce qui laisse à l'imaginaire la vision d'une scène où des gens s'entassent dans un wagon sans qu'il en reste sur le quai ; ayant été conducteur de métro, puis de RER, je suis en mesure de lui prouver le contraire mais elle n'est plus là. (En ce moment j'écris le tome 16 de ma série "ADHOMO" qui inclus cette période riche en péripéties, à sortir en Décembre 2021)

La non plus on ne peut faire de comparaison pas plus qu'on pourrait dire que c'était mieux avant, juste que ces époques révolues n'étaient pas dangereuses comme maintenant, il y avait bien entendu quelques marginaux et les incontournables clochards mais c'était une forme de convivialité ne mettant pas en danger les voyageurs nocturnes, maintenant passé 22h00 il y a plus de monde à attendre un taxi en surface qu'un métro sous terre. (Ce qui sera aussi dans mon livre)

Je suis très bien placé pour savoir ce qui se passe sous les rues de Paris (Titre du tome 15 de ma série "ADHOMO" et qui sortira en Juin 2021) et j'ai été souvent confronté à des situations diverses, difficiles, dangereuses et impliquant des victimes dont quelques morts, entier où en charpie suivant les lieux et les circonstances, ce qui ne rassure pas les clients potentiel à voyager sous terre à certaines heures. 

Là, oui, c'était nettement mieux avant.

Maintenant il faut relativiser, le métro la nuit ce n'est pas l'abattoir, il faut juste éviter certains secteurs interdits par ceux qui les ont envahit.

 

C'était mieux avant ? 2C'était mieux avant ? 2
C'était mieux avant ? 2C'était mieux avant ? 2

Les tickets.  (Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Il y en a eut beaucoup de modèles différents suivant les époques, ceux qui sont représentés sont ceux de mon enfance parisienne, métro et bus.

À l'époque il n'y avait pas de distributeurs automatiques, on achetait les tickets aux très nombreux guichets des stations, ou directement au receveur dans les bus.

Par le jeu des correspondances on pouvait passer la journée dans le métro et parcourir tout le réseau avec un seul ticket.

Je dois avouer qu'étant gosse je n'en achetais pas beaucoup parce que me faufilais à travers la foule pour éviter le poinçonneur, agile comme une anguille - ça a beaucoup changé - le temps qu'il réagisse et j'étais à l'autre bout du quai, ne pouvant quitter sa place il prenait un certain temps pour tenter de m'intercepter, mais comme pour "frauder" j'attendais l'arrivée du métro - Sprague à ces époques et qu'on entendait de loin - dès que la rame s'arrêtait j'agissais pour monter dans une voiture de queue - ou de tête si le poinçonneur se trouvait de l'autre côté - mais seulement dans les petites stations, les grandes il y avait le chef de station qui veillait et il y avait plusieurs poinçonneurs. 

Il arrivait qu'on m'intercepte, si le poinçonneur avait le temps d'informer le chef de train - deux agents à l'époque par rame, un pour conduire et l'autre pour fermer les portes - celui-ci attendait que je me fasse prendre pour fermer, rarement parce que je connaissais bien les stations et que je savais par où m'enfuir.

Bref, les merdeux de maintenant n'ont rien inventé sauf qu'ils sont nettement plus âgés et souvent agressifs, et puis maintenant ce sont des barrières de "péages" supposées infranchissables mais il y a pas mal de temps que je ne me suis plus rendu à paris, la dernière fois c'était en 2019 mais j'ai pris le bus 91 pour me rendre à la gare Montparnasse pour continuer mon voyage vers Pau.

Mais il est vrai aussi que nettement plus âgé j'ai également fraudé, disons qu'entre 1974 et 1983 j'ai dû acheter un ticket sur cinq, je suis donc un voleur, un malfaiteur, presque un grand criminel à côté des pauvres démunis qui agissent en bande et qui sont les éternelles victimes d'un pouvoir policier qui leur en veut de prendre dans les poches des touristes ce que la société ne leur donne pas assez sachant que plus on en a sans effort et plus on en veut sans plus d'effort. 

Vous l'aurez compris, j'ironise.

 Bref, ces tickets anciens je parvenais à tricher quand j'en présentais que j'avais trouvé au sol, inépuisable, j'en tendais deux troués que je tenait fermement en camouflant les trous, quelques voyageurs - à l'époque c'était encore des voyageurs - faisaient comme moi, s'il y avait du monde de présenter un ticket sans le lâcher faisant gagner du temps au poinçonneur, savoir qu'à l'époque il y avait des portillons automatiques et une belle bousculade à faire poinçonner son ticket, le pauvre employé ne pouvait tout poinçonner quand c'était la cohue, du coup il loupait un ticket sur trois ou quatre, parce que je suis presque persuadé que tout le monde à fraudé au moins une fois.

Dès 1983 je n'achetais plus de tickets de métro puisque j'étais intégré à la RATP.

Aujourd'hui les tickets sont hyper sophistiqués, avec bande magnétique, repère GPS, carnet de santé intégré - Covid oblige - renseignements divers, date de naissance, lieu de naissance, adresse, lieu de travail, couleur du slip - deux fois, en début de semaine puis en fin de semaine - et des chaussettes, date de naissance des parents et grand-parents, marque de la voiture, couleur de la voiture, nombre de gosses, leur identité, leur école, profession de sa femme - ou de son mari si c'est une femme ou de son ami si c'est un couple homosexuel - et adresse de son coiffeur, écoles fréquentées, diplômes obtenus - ou ratés -  et pointure des chaussures, carte vitale, trois derniers bulletins de salaire ou attestation de chômage, adresse de la résidence secondaire ou du pont préférentiel suivant la qualité de l'acheteur, etc., bref de quoi rendre le ticket plus cher à produire qu'il ne rapporte à la vente même s'il frise les dix balles aujourd'hui (Dix balles = dix francs d'avant 2001, soit 1,52 euros)

On peut comprendre que se passer d'en acheter a un motif valable, d'autant qu'il faut faire la queue aux guichets au milieu d'autres clients qu'on ne connait pas, certains douteux, d'autres franchement cradouilles, sentant la sueur de la nuit ou la vinasse de soirée fonction de l'heure, qui puent des pieds ou de la gueule, qui schnaquent le tabac froid ou la bière dégueulée, la tête dans le cul et les yeux dans le smartphone, puis les culs mal torchés qui exhalent des effluves de station d'épuration qu'Achères à côté c'est le paradis des roses que même à Grasses ils n'ont pas les mêmes ; bref la suite dans un de mes livres à l'écriture.

 

Mais il faut aussi prévoir plusieurs moyens de paiement à cause des pannes informatiques ; quand enfin on arrive au guichet, face à un - ou une - employé qui n'a pas eu sa ration d'extase conjugale, qui s'est brulé les doigts dans le grille-pain, qui a renversé le café sur sa braguette, qui a pissé dans son froc de ne pouvoir descendre à temps d'un bus bondé, qui s'est pris la porte de l'immeuble en pleine gueule parce que le précédent l'a renvoyée à la volée et qui fait une tronche à décourager tous les saints du paradis on a intérêt à faire l'appoint et à avoir de la monnaie, sinon il va demander à un collègue en traînant un peu histoire de faire chier ces cons qui font la queue juste pour l'emmerder à l'obliger de travailler même s'il est payé pour ça puisque pas mal de salariés s'imaginent rendre service au patron plutôt que d'admettre qu'ils bossent pour gagner du fric, l'assistanat exponentiel et facile a fait du dégât dans le milieu du travail. C'est vrai quoi ils n'ont qu'à acheter leur tickets sur Internet même si ça va faire qu'un jour il perdra son boulot, remplacé par la technologie informatique qui tue la société dont elle a pourtant besoin  ; un paradoxe. 

Oh putain, j'déconne encore, c'est le ticket choc de la PUB d'il y a quelques années, "Ticket chic - ticket choc" qui me rend neuneu, déjà que je suis un peu atteint alors là c'est la surchauffe, mais dans mes bouquins c'est encore mieux, pour ceux qui croient - certains disent qui croivent - que je n'y mets que du cul et de la bite ils se trompent, il y a aussi la société des années 1960, puis de la philosophie, de comptoir, de haute volée et très personnelle, de quoi rendre jaloux Socrate lui-même, et puis quelques poèmes, des descriptifs sur des gens que j'ai connu, clodos, collègues - des fois ce sont les mêmes - artistes de cabarets comme je l'ai été, quelques putes femelles, pas mal de pute mâles, des gens sophistiqués, quelques responsables politiques, deux ministres (certains un peu pute aussi mais pas vu sous le même angle), des attachés d'ambassade, des directeurs de banque, etc.. Bref dans mes livres il y a tout ça mélangé et dans le désordre, démerdez vous pour les mettre dans l'ordre.

Puis aussi quelques délires passagers comme ce que je viens d'écrire, de la pure connerie concentrée mais j'aime tellement ça que j'en redemande encore.

Mais j'ai aussi écrit des romans, dont un en route à sortir avant la fin de l'année, alors n'hésitez pas à les acheter, ou les voler, au choix. (La liste dans la rubrique Livres du bandeau droit de cette page.)

C'est fou ce que de remuer mon passé me fait douter de l'avenir.

Revenons à du plus sérieux.

Ah non, merde, il se fait tard, la suite dans quelques jours, entre l'écriture de deux livres.

Comment encore !!!

Bon, ok mais un article alors.

 

C'était mieux avant ? 2C'était mieux avant ? 2

Laver le linge.  (Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Quelle est la différence entre ces deux photos ?

Vous ne voyez pas !!!

Je vous le dis, environ 500 euros.

Et puis deux ou trois petites différences insignifiantes, juste que le lave-linge de base était polyvalent, servant à la fois de lessiveuses, de bac à douche éponge, de bac à placer devant la porte de l'immeuble avec quelques pièces de monnaie à l'intérieur en échange de quoi on les remplaçait par un beau parallélépipède de glace de dix à quinze kilos qui tenait entre trois et cinq jours suivant la température et l'étanchéité de la glacière familiale remplacée par les réfrigérateurs qu'on appelait tous "frigidaires".

On y mettait aussi du charbon pour le remonter de la cave, ou des patates, on s'y lavait les pieds pour ceux qui n'avait pas de bidet qui servait aussi à ce genre d'opération, peut-être même plus que de se laver la foufoune, ou alors servir d'urinoir la nuit quand on avait la flemme d'aller jusqu'aux chiottes au fond du jardin, en hiver en se gelant les couilles et en été qu'il fallait se disputer la place avec les mouches à merde qui allaient, un peu plus tard dans la journée, venir se poser sur le fromage ou se noyer dans le pot à lait, ou se poser dans votre assiette pour voir ce que vous mangiez, ça aussi ça développe des défenses immunitaires qui seraient bien utiles à la presque totalité de la population d'aujourd'hui pour lutter contre les attaques de la nature par virus divers, fabriqués ou naturels. Et puis d'autres usages que je vous laisse deviner suivant que vous ayez connus ces époques ou non.

Une douche éponge c'est un système manuel totalement gratuit qui consiste à presser une éponge animale - une vraie - au-dessus d'un gosse debout tout nu dans une bassine de lessiveuse, avec de l'eau froide si possible parce que c'est vivifiant et que ça apprend à résister aux embuches climatologiques de la vie ; gosse braillant en fermant les yeux que ça pique parce que le savon d'avant ça décrassait tout, on pouvait débarbouiller un gosse comme laver la moissonneuse-batteuse, pour peu qu'un jour quelqu'un ait eu l'idée de laver cet engin, ou laver le parquet avant de le frotter à la paille de fer pour l'encaustiquer et le faire reluire suffisamment pour glisser avec les patins ou attendre en se marrant qu'un gros malin ne le sachant pas se casse la gueule par une belle glissade. C'est très bien la douche éponge parce que ça ne consomme pas d'eau, il suffit juste de la retremper dans l'eau de la bassine ainsi recueillie après avoir décrassé sommairement le dit gosse, fonction de l'incrustation des éléments qu'il a ramené à la maison après avoir joué dans la rue, avec les poules, avec les cochons (ce que je faisans en Bretagne en 1955 - toujours mes livres), s'être frotté sur les murs blanchis à la chaux, ramasser les saloperies des terrains vagues qui étaient les meilleures aires de jeux de l'époque, et bien d'autres occasions de se salir. 

Mais ça lave aussi les fringues les lessiveuses, les fringues de l'époque bien sûr, en vrais tissus fabriqués en France, en lin, en coton, en toile de jute pour certains pas riches, juste faire bouillir de l'eau, y mélanger de la lessive en paillette taillées au couteau dans un gros savons et qu'il fallait diluer, puis attendre que l'eau remonte par le champignon pour arroser le dit linge qu'il fallait frotter sur une planche en bois, striée, à la brosse à chiendent et avec l'énergie des mères de familles de l'époque qu'une petite corvée de ce genre n'impressionnait pas. Mais pas n'importe comment, on ne mélangeait pas les fringues, déjà il y avait le moins sale, slips, maillots de corps, chaussettes, ce qui ne ramasse que de la crasse organique qui part très bien au premier lavage même si certains slips de môme étaient un peu farcis de merde d'un oubli  ou de l'éloignement d'un coin pour chier tranquille pour n'être pas vu des copains qui se foutent de nos gueules à nous voir accroupis, le cul à l'air, zézette pendante entre les jambes, à pousser comme une femme enceinte qui enfante, ou alors de quelques résidus de branlettes pour les ados qui commencent à fleurir mais qui n'ont pas encore franchi le pas d'un échange avec une foufounette innocente du même âge et aussi timide, entre 12 et 16 ans donc, dans un slip gardé une semaine, voire quinze jours, qui cartonne dur comme une biscuiterie de Savoie avant que l'ados, pas trop utilisateur de la bassine pour des ablutions que la mère de famille renonce à imposer, ne se décide à mettre au linge sale en le cachant sous le tas de linge pour que personne ne découvre les restes de tous ces ex-futurs humains sacrifiés par une main énergique à s'astiquer le poireaux là où on est quand ça prend. Puis les couches en tissus de coton qu'on a démerdées sommairement à la main avant de les laver parce qu'avant les couches duraient longtemps pour un prix modique, ces triangles de tissus un peu spongieux pour absorber les pisses des bébé et empêcher les merdes un peu liquides de déborder le long des cuisses avec les petites effluves qui accompagnent.

Pour le reste du linge c'est nettement autre chose, la phase suivante ce sont les torchons, les serviettes, les draps et autres qui nécessitent une eau bien chaude et un brossage énergique. Puis viennent les vêtements de travail qui ne ressortent jamais très net même après deux lavages mais comme on va les salir rapidement de nouveau dès le lundi matin et que ce n'est pas pour aller à une réception à l'Élysée ça ne mange pas pain.

Et tout ça sans presque mettre de virgule.

Et puis aujourd'hui dans notre beau monde moderne et aseptisé :

Dans l'appartement ouaté, nickel - bon pas pour tous loin s'en faut - une belle machine à laver le linge ultramoderne, avec un tableau de bord de Boeing, des voyants partout, des boutons aussi, gérée par un ordinateur et heureusement parce que tout ce fouloir clinquant de boutons et voyants la plupart n'y comprennent que dalle et lavent tout ensemble à la même température. De belles machines si attirantes, si belles, qu'on ne sait pas trop si on l'achète pour l'esthétique, pour en foutre plein la vue aux copines en affichant un train de vie aisé - même si c'est le pognon de la banque aux taux d'intérêts qui mettent la machine au prix de deux - ou pour faire bien avec le reste de l'électroménager ou tout simplement pour laver le linge qui est fabriqué en Chine et qu'on vous vend cent cinquante fois le prix de sa fabrication avant embarquement sur des navires qui vous en amènent plus en un seul voyage que tout ce que la France entière peut se payer en une année. 

Pas besoin de se mouiller les mains, juste faire attention au fond du panier à linge parce qu'on trouve toujours des slips farcis et des chaussettes puantes, çà ça n'a pas changé, un môme reste un môme et un branleur reste un branleur, peut-être même plus maintenant qu'avant parce que la société ne tolère plus les badinages sans l'autorisation des hautes autorités, évolution exige.

Par contre côté consommation d'eau c'est nettement plus gourmand, côté consommation d'électricité aussi, pour peu que la machine sèche aussi le compteur Linky s'affole pour le plus grand plaisir d'ERDF qui peut niquer les gens encore plus qu'avant avec ces nouvelles merde électroniques absolument ingérable et incontrôlable, évolution exige. 

Et puis il faut des lessives, tellement nombreuses qu'il faut une console entière dans les grandes surfaces, les lessives de base, à des prix raisonnables pour les familles nécessiteuses qui font attention à leur sous pour qu'il y en ait assez pour les clopes, les apéros, les jeux à gratter, mettre quinze balles dans le réservoir jusqu'à ce que le voyant "réserve" s'allume au tableau de bord et qu'on connait la voiture alors on roule jusqu'à la limite des limites, et peut-être aussi acheter des fringues chinoises pas chères pour les gosses qui coutent si cher qu'on ne peut pas partir en vacance ni s'acheter des clopes plus cool ; puis enfin aller chez Lidl prendre le minimum de bouffe bas de game afin là aussi d'économiser assez pour s'engraisser de saloperies hautement caloriques chez MacDo parce que ça fait bien d'avoir assez de thune pour bouffer de la merde américaine et frimer à faire la queue pour bouffer froid, évolution exige. 

Les lessives nettement plus sophistiquées ; les matières de base sortent toutes du même géant chimique de la production, Procter and Gamble, mais l'astuce consiste à faire croire que des lessives sont meilleures que les autres pour faire du fric sur la crédulité légendaire des gens modernes sachant exactement la lessive qu'il faut pour effacer la merde des slips et les traces de spermes d'ados même si ces "crasses" organiques partent tout aussi bien à l'eau claire et tiède. 

Pour les autres fringues le lavage à 40° sur programme éco est largement suffisant, mais pour la poudre aux yeux et le commerce on préconise des produits haut de gamme fabriqué par les constructeurs de machines à laver le linge, il faut aussi ajouter des adoucissants même si le séchage en machine adoucit le linge sans toutes ces conneries d'additifs divers, puis des antis calcaires.

Si on avait des anti-cons on vendrait moins de toutes ces saloperies qu'on retrouve dans la nature au grand dam des animaux et des plantes. 

Bref, concernant le lavage du linge c'était mieux avant pour l'écologie et le porte monnaie ; c'est mieux maintenant pour les banques et le commerce du tout jetable, et aussi pour les loisirs de la mère de famille, ou femme au foyer... Ah merde, il ne faut plus le dire non plus, les féministes vont me foutre sur la gueule. En fin de compte la société moderne demande moins d'effort mais plus de sacrifices financiers, heureusement il y a les banques et les crédits. Je ne suis pas sûr que les femmes qui ont délaissé le lavage ancestral sont plus gagnantes sur leur temps de disponible quand on passe un temps fou au boulot, dans les transports et à s'occuper des mômes, juste pour gagner plus afin de dépenser plus ce qui leur permet de gagner du temps à perdre ailleurs pour des tâches pas plus valorisantes ;  société de consommation et évolution obligent. 

C'est tout pour aujourd'hui, même si j'ai pété les plombs pour cette page la suite dans quelques jours. 

 Bonne soirée à tous et à très bientôt.

 

Pour me rejoindre, continuer à me suivre et partager ce blog,  inscrivez-vous à la rubrique "s'abonner" du bandeau droit de cette page

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article