C'était mieux avant ? 1

Publié le par François Ihuel

 

Autre époque, autre vie.

Une longue page.

 

C'était mieux avant ? 1

La même question.

À chaque génération revient cette laconique phrase "c'était mieux avant".

Avant quoi ?

Avant la génération suivante, parfois deux générations fonction de l'évolution.

Comparer l'incomparable c'est mission impossible, par contre se référencer à un mode de vie, à une culture, à un fonctionnement différent là oui c'est possible à condition de considérer chaque contexte et prendre en compte les critères qui n'existaient pas "avant", justement.

 Je vais commencer par ce qui est le plus rapprochant et finir par ce qui est totalement incomparable. 

 

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Les fringues. (Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Ou vêtements pour ceux qui ne savent pas ce que sont des fringues.

Les deux premières photos sont de 1966, quand j'étais en colo à Sommières dans le Gard (au milieu avec le chapeau) puis à Ris-Orangis sur mon vélo en 1966, j'avais alors 16 ans.

Les secondes ce sont des adolescents de maintenant sensiblement du même âge. (photos copiées sur Internet.)

Dire qu'on était habillé différemment serait inapproprié, les matières ne sont plus les mêmes mais à la différence d'il y a un demi-siècle plus grand-chose n'est fabriqué en France, voire en Europe, on peut donc considérer que la presque totalité des adolescents de maintenant, des pays développés de la planète, sont fringués pareil avec des fringues fabriquées pour la presque totalité en Chine et dans les pays d'Asie du Sud-Est.

La tenue vestimentaire des jeunes est surtout dépendante d'effets de mode, pas celle des "grands-couturiers" délirant dans la folie mais celle qui est orienté par des évènements cinématographiques ou de showbiz par des "chanteurs" interprètes célèbres.

Avec la période blouson "sac poubelle" et pantalon sous les fesses des années 2000/2015 il y a eu la période jeans déchirés et fringues trop grandes, il faut bien que jeunesse se passe et je n'ai pas échappé au phénomène en mon temps. Maintenant c'est la période fringues identiques pour tout le monde.

Avant, donc dans les années 1970/90, il y avait aussi ces phénomènes de mode, pantalons pattes d'éléphant entre autres dont j'ai largement usé et abusé, polos de couleurs criantes et bariolées, la différence c'était que les fringues étaient encore fabriquées en France et en Europe, quand nous avions des filatures et des usines de confection à la pièce, pas comme maintenant où tout est taillé à la scie et au laser uniformément sur cinquante épaisseurs de tissus synthétique sous presse hydraulique pour gagner du temps et de l'argent. 

C'était aussi la mode des fringues moulantes, surtout les pantalons, là aussi j'en ai largement abusé, en tissus de qualité la mode "velours" fines cote était prisée, les chemises - que les jeunes de maintenant ne mettent plus - avaient la cote, c'était aussi les pulls en laine, la vraie bien sûr, qu'on faisait durer longtemps parce que c'était tout de même assez cher ; étant môme c'est ma mère qui les tricotait, je me demande s'il existe encore des machines à tricoter comme on en voyait dans les familles de l'époque tout comme je me demande s'il y a encore des femmes qui confectionnent les vêtements de leurs enfants. (Je parle des pays "dit" développés bien sûr)

Donc, avant ce n'était pas mieux, c'était différent avec des matières différentes, aujourd'hui le pétrole à détruit les industries, des pays d'Europe, du vrai tissus coton et de la laine, maintenant il est réel que les vêtements d'aujourd'hui sont nettement plus légers et plus chauds, facile à confectionner leur prix a chuté aussi sauf pour le haut de gamme qui n'a de mérite que de porter un nom qu'on a rendu incontournable, ADIDAS, NIKE, etc., mais c'est fabriqué de la même façon avec le même dérivé du pétrole.

C'est presque du jetable après utilisation, les matières d'aujourd'hui supportent mal les lavages et l'obsolescence programmée fait que ça ne dure pas longtemps, les coutures sont bord à bord sans "réserve", confectionné rapidement ça se dégrade tout aussi rapidement, société de consommation oblige.

Le très haut de gamme c'est de la haute qualité et fabriqué avec des tissus naturels, c'est juste inaccessible aux bourses moyennes. 

 

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Les voitures.  (Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Pas facile de faire des comparaisons, il faut cibler dans les voitures moyennes pour des budgets "aisés, une partie non négligeable du peuple ne peut que financer dans l'occasion, voir dans le réparable, c'est-à-dire des véhicule de plus de dix ans d'âge accusant plus de 150 000 km ou s'endetter sur 72 mois à des taux d'intérêt qui plombent les ménages modestes.

Là l'évolution est prodigieuse, les matériaux, la motorisation, la technologie et la sécurité.

Là encore le pétrole a grandement joué un rôle, aujourd'hui ce sont des matériaux plus légers moins résistants mais compensés par une structure interne déformable, dans le domaine de l'automobile tout a été repensé surtout depuis l'hécatombe routière des années 1970/74.

De mon temps la vitesse n'a pas été limitée avant 1973, à quelques "essais" près, il n'y avait pas de ceinture de sécurité pas plus que de contrôle d'alcoolémie avant 1970 et encore, limité à 0,8 g/l, soit presque la valeur de consommation d'un litre de vin, impensable aujourd'hui.

La totalité du parc automobile fonctionnait à l'essence qui ne coutait pas cher, les moteurs étaient gourmands et polluants, les pneumatiques étaient encore de qualité médiocre, il n'existait pas de pneus neige mais en montagne on roulait en pneus cloutés et/ou avec des chaines. La radio était en option, la climatisation n'existait pas, les vitrages était rudimentaires et le chauffage très aléatoire.

On passait le permis de conduire en une seule fois sans les supports d'aujourd'hui, on n'avait pas besoin d'un quotas obligatoire d'heures de conduite qui enrichit les auto-écoles et l'État, on pouvait apprendre à conduire avec un tiers sans passer par l'auto-école et sans moniteur agréé, on pouvait même se présenter à l'examen avec une seule leçon de conduite symbolique (c'est ce que j'ai fait), apprendre à conduire n'était pas un business, on passait oralement le code en même temps que la conduite assis à côté de l'inspecteur des mines munit de son dossier "code de la route", le taux d'échec était nettement moindre qu'aujourd'hui mais il y a eu tellement de transformation et d'ajouts de matières à apprendre (dont certaines totalement inutiles) que maintenant ça relève plus de l'examen pédagogique que de la nécessité de savoir conduire.  

Ce qui est paradoxal c'est qu'aujourd'hui les technologies ont hyper sécurisé les véhicules, les vitesses ont été tellement réduites que d'avoir un véhicule performant ne se justifie plus que pour la "frime" - ce qu'exploitent les fabricants et concessionnaires - mais rapporte beaucoup à l'État en taxes diverses de puissance et autres.

Là effectivement, rouler de mon temps c'était nettement mieux que de se trainer aujourd'hui bardé de différents équipement parfois excessifs mais lucratifs pour les constructeurs, on roulait sans stress du radar, de l'apéro de trop, du panneaux qu'on n'a pas vu ; pas de siège spécifique fonction de l'âge et pas plus de cinglés du volant que maintenant mais en 1970 nous n'étions qu'à peine cinquante millions d'habitants en France et pas plus de 3,5 millards sur la planète, toutefois le taux de cinglés est plus élevé aujourd'hui.

 

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4 Octobre 1957.  (Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Le jeudi 26 Juin 1958 c'était la distribution des prix à l'école dans la salle de gymnastique (appelée maintenant gymnase) aménagée pour ce faire, la seule salle assez grande pour accueillir les élèves, les parents et le comité pédagogique constitué" des maitres, maitresses et directeur de l'école plus quelques invités locaux, notables divers.

Avant la remise de nos prix, si bien mérités par une année scolaire studieuse, on nous a exceptionnellement passé un film, projeté sur l'écran sur pied de l'école placé au fond de la salle, ce pour nous informer de l'exploit du premier objet qui a réussi à faire le tour de la terre dans l'espace. 

C'était cette période d'après-guerre où l'éducation nationale avait fait un effort gigantesque pour remettre à niveau les enfants en favorisant massivement l'éducation nationale - aujourd'hui c'est l'inverse - par l'apprentissage scolaire poussé. J'étais en CE 2, mon travail avait dû être satisfaisant puisque j'ai eu droit à un prix, un beau livre entouré d'un ruban coloré qui maintenait un billet de félicitation sur lequel étaient mon nom et mon prénom puisque de la famille nous étions trois dans la même école.

C'était l'époque des bons points, des images, des billets de satisfaction et d'honneur, l'époque des tables de calcul (additions et multiplications) au dos des cahiers, les classes à l'ancienne dans lesquelles apprenaient à lire et à écrire 40 enfants par classe sans calculette, sans téléphone portable et dans une discipline exemplaire appelée tyrannie scolaire à l'heure actuelle, pourtant on a survécu.

Ce film c'était un petit documentaire sur Spoutnik, premier satellite au monde, je n'avais pas encore la notion des différences entre les États ni conscience des enjeux de certains d'entre-eux, je savais toutefois que le monde était en effervescence et que deux blocs se faisaient face prêts à en découdre encore une fois, mon père en faisait quelques remarques à la maison quand Geneviève Tabouis, journaliste chroniqueuse, nous donnait, sur Radio Luxembourg, les dernières nouvelles de demain puisque nous n'avions qu'un poste de radio à lampes qu'on écoutait le dimanche midi autour du poulet hebdomadaire, seule viande qu'on pouvait chez nous s'offrir à ces époques. (Voir mon livre ADHOMO tome 3)

L'espace pour moi c'était les rares étoiles qu'on pouvait voir à Paris, je n'en connaissais pas plus, alors un évènement de ce genre ça marque la mémoire d'un gosse de huit ans sans savoir encore que dix ans plus tard je verrais décoller la fusée Saturne V comme je verrais en léger différé les premiers pas de l'homme sur la Lune, je ne sais pas encore que je serai en mer sur un navire de guerre au milieu de l'Océan à l'âge de dix huit ans.

Toutefois je réalise à ces époques le considérable pas fait en avant par les technologies astronautiques, passer d'une boule de ferraille de quelques kilos à une fusée presque aussi lourde que le navire sur lequel je navigue c'est presque de l'irréel si je ne l'avais vécu, de soulever ce poids colossal de plus de 3000 tonnes à arracher à l'attraction terrestre c'était presque de l'impensable. 

Je pense qu'en matière d'évolution le secteur astronautique est celui qui se développe le plus vite avec le secteur des communications.

Les exploits d'aujourd'hui, hélas aux dépenses incommensurables au détriment des populations, nous ont amené à ce que je n'aurai jamais imaginé étant gosse, avoir des clichés de planètes très éloignées et pouvoir envoyer des robots sur Mars et Vénus (Russie, du moins URSS de l'époque pour Vénus) tout comme avoir une station habitée dans l'espace.

Je suis divisé sur ce qu'il faut penser en matière de bien-être humain entre mon enfance et l'époque actuelle, j'ignore l'objectif de la recherche spatiale en dehors des technologies qui se sont développées grâce à l'espace, je ne peux pas dire "c'était mieux avant" puisque rien n'est comparable dans ce domaine, j'en déduis juste que les coûts pharaoniques dédiés à l'espace grèvent les budgets des pays concernés au détriment des populations, savoir si le jeux en vaut la chandelle est une autre histoire, on parle de colonisation de planète alors qu'on est incapable d'entretenir la nôtre qu'on continue à détruire par une surpopulation devenue incontrôlable. 

On ne sait pas équilibrer les populations parce que le nombre augmente les recettes tout en diminuant les dépenses justement à cause du coût de ces extras, un calcul dangereux qui conduit droit dans le mur ; alors sur ces bases je peux avancer que c'était mieux avant pour les humains qui n'avaient pas à financer ces "extras" extrêmement couteux. 

Les déséquilibres culturels et évolutifs divisent les hommes de plus en plus, le mélange des cultures appauvrit l'évolution qui n'est plus concentrée que sur deux domaines prioritaires, l'espace et la communication.

Je pense que c'était mieux avant quand les finances ne servaient que le bien commun, hors conflits bien entendu.

 

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La nourriture.  (Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Avant le développement de la grande distribution le marché restait le principal point de ravitaillement, il n'existait pas les normes actuelles inventées pour tuer l'artisana nutritionnel au profit des grands trusts qui ont créé la grande distribution, les régions restaient largement autosuffisantes tout comme les pays, la création du marché commun en 1957 par le traité de Rome fut le premier signe d'extinction de l'artisanat nutritionnel, le coup de grâce a été donné le 1er Septembre 1993 par la signature du traité de Maastricht puis par le libre échange mondial dès 2001 et la monnaie unique européenne en Janvier 2002.

Le doublement de la population mondiale en même pas 40 ans a accéléré le processus, il sera triple dans même pas dix avec toutes les conséquences qu'on ne connait pas encore, ce sera la surprise mais je prévois le scénario suivant :

Effondrement de ce qui reste de l'artisanat, disparition de la totalité des petits commerces au profit des grandes chaines avec de la nourriture synthétisée industrielle (on approche un peu le film "Soleil Vert de Richard Fleischer sorti en 1973), nourriture uniformisée, chimiquement vitaminée mais déstructurée de toutes saveur naturelle. 

Disparition des restaurants traditionnels au profit des grands groupes type "Mac-Do".

Disparition des marchés traditionnels sous prétexte de sécurités sanitaires. 

Les centres commerciaux seront uniformisés, la nourriture synthétique sous vide et les surgelés d'ingrédients nutritionnels reconstitués à partir d'une pâte unique fabriquée à très grande échelle, un peu comme on engraisse certains animaux pour l'abattage. 

Etc.. Etc..

Une humanité formatée, infantilisée, manipulée, robotisée par la mise en place de nano-puces informatiques dès la naissance feront un monde de travailleurs gratuits qui ne seront récompensés que par le droit de survivre et de suivre les directives. (Je pense d'ici à 2100)

Là, sans aucun risque je dis que c'était mieux avant.

 

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La Poste.  (Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Déshumanisée, informatisée, on ne peut plus appeler ça la poste, appellation qui tire son origine des relais de poste dès l'antiquité où il était nécessaire de changer de chevaux régulièrement sur un parcours. (C'est plus détaillé mais je ne vais pas m'y atteler) 

Les effectifs de la poste d'aujourd'hui sont du quart de ce qu'ils étaient il y a encore cinquante ans, à mon avis cet organisme va disparaitre complètement avant quinze ans, remplacé par les distributeurs privés pour les colis et par l'informatique à 100% pour les échanges "courriers". 

Plus de contacts humains, plus de relationnel mais ça évite que les gens discutent et complotent, ce qui facilite leur formatage et leur soumission.

Là aussi, c'était mieux avant mais les échanges ont explosées ce qui rend difficile le suivi, on voit ce que ça donne déjà aujourd'hui ou le courrier met trois fois plus de temps qu'avant, justement.

La suite dans quelques jours.

Bonne soirée à tous. 

 

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