Kerascoët

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DSCN9277Keraskoët.

Village ancien totalement remis en état.

Retour trois cent ans en arrière, voilà une image qui laisse imaginer, les lampadaires en moins, ce que voyaient nos ancêtres, du moins ceux des bretons de la région.

Pas un câble, pas un panneau.

En 1955, à Saint Yves, j'avais cette vision des choses, la modernité n'avait pas encore eu raison de la tradition, les villages reculés dans les terres ont gardés, pour certains encore aujourd'hui, ce caractère d'une époque révolue.

DSCN9278Four communal.

Comme dans énormément de villages de France, ces fours ont longtemps été utilisés.

Les boulangeries n'existaient pas encore à l'échelle actuelle, celle d'aujourd'hui, du moins dans les villages, font encore du vrai pain.

L'offre ne pouvant suivre la demande beaucoup de "dépôts" de pains se font livrer du congelé à cuire à la dernière minute, et encore, quand je dis cuit je suis gentil, bon nombre de boulangeries de ce type se contentent de faire lever la pâte, la cuisson c'est autre chose.

Un vrai pain se doit d'être croustillant et cuit à coeur, à ce jour, industrie oblige, on économise sur la cuisson, donc sur le fuel ou l'électricité, une grande majorité de personnes consomme donc de la pâte levée aux produits chimiques, la mie est collante, du béton pour l'estomac.

Le pain au levain traditionnel n'existant plus que dans les campagnes ce dernier, dans les "dépôts" de pains appelés boulangeries, devient dur au bout de deux heures donc inbouffable.

C'est aussi ce qui permet de découvrir des quantités de pains dans les poubelles, un vrai scandale, ma mère m'aurait mis une raclée si j'avais gaspillé le moindre morceau.

C'était, il est vrai, une autre époque, pas beaucoup d'argent et tenir le mois avec le minimum, le gaspillage était inconnu.

DSCN9279Rénovation en chaume.

De la vraie chaume, les artisans sont très demandés, c'est un métier passionnant mais qui demande un grand professionnalisme.

Un toit en chaume bien refait tient plus de vingt ans par tous les temps et Dieu sait qu'en Bretagne le temps est capricieux.

DSCN9280Je reviens 55 ans en arrière.

En dehors de la voiture bien sûr.

Ne pas croire que dans les années cinquante il n'y avait pas de voiture, vie moyenâgeuse mais pas pour autant arriérée.

Je me rappelle que nous avions, à la ferme, une vieille Peugeot 203 camionnette pour transporter le lait dans des bidons en fer de vingt cinq litres, le lait n'était pas ébouillanté comme aujourd'hui, j'ai survécu.

DSCN9281Une toiture neuve.

Qui passera vite avec les pluies, ce qui la rendra plus étanche encore.

DSCN9282Une bonne épaisseur.

Pour être efficace.

C'était une tradition et une grosse économie, à cette époque beaucoup de matières n'étaient pas récupérées pour faire du fric, on pouvait refaire une toiture à coût minime.

Les tiges de blé ou de seigle étaient disponibles en grande quantité, maintenant on fait du blé court sur "patte" pour le rendement.

Il n'y a encore que cinquante ans on ne produisait guère plus de trois tonnes à l'hectare quand les conditions favorables étaient toutes réunies.

Maintenant on frise les huit tonnes à l'hectare (Pour le blé du moins, la densité des céréales n'étant pas identiques les variations sont importantes) rentabilité pour compenser la demande.

Malheureusement baisse de la qualité et OGM pour "pousser" la production. Bref, maintenant on bouffe de la merde très chère.

Quand j'étais gamin les blés me dépassaient, maintenant ils ne dépassent plus les enfants d'aujourd'hui de même gabarit.

A l'heure actuelle une toiture de ce type coûte une fortune, tout est devenu source de profit, c'est ce qui tue notre civilisation même si ceux qui en tirent profit vous disent le contraire.

DSCN9283Un beau travail.

Qui demande du métier et du savoir faire.

Cependant ce n'est pas spécialement difficile, il suffit de réaliser que la plupart des habitants d'autrefois faisaient leur toiture eux-même.

Cependant, ils prenaient le temps de la faire, ils disposaient de matières premières en quantité et quand on travaille pour soi c'est toujours mieux fait que pour les autres.

Aujourd'hui il ne reste plus que les artisans spécialisés, comme justement ils sont spécialisés ils sont très chers.

Notre civilisation est tenu de faire le maximum dans le minimum de temps alors qu'avant c'était le contraire.

Refaire une toiture demande du temps, c'est ce qui manque le plus maintenant et je vois mal un père de famille monter sur son toit après une journée de boulot.

DSCN9284Importation ?

Ces tiges de céréales sont bien longues, je ne vois plus de champs d'où ces céréales pourraient provenir.

Là aussi un coût supplémentaire, on a détruit ce qui nous était accessible pour importer ce que nous produisions.

DSCN92881Des maisons fonctionnelles.

Pas grandes, suffisantes, en granit matériaux le plus courant sous ces latitudes, elles semblent très pratiques et confortables.

DSCN9289Agréable à regarder.

Bien sûr l'asphalte n'est pas un matériaux d'époque mais il faut aussi vivre avec son temps, les sols en terre battue d'autrefois ont la désagréable particularité de tourner à la boue dès les premières pluies.

Cependant une bonne partie des problèmes d'inondations citadines d'aujourd'hui provient justement de l'étanchéification des sols, l'eau ne s'infiltre plus et ruisselle.

Les sols mal irrigués perdent de leur consistance et créés des désordres dans les fondations des maisons, d'où lézardes et autres mouvements dégradant les constructions.

Les grandes villes sont rendues étanches sur des milliers d'hectares, pour peu qu'aucun espace vert ne soit prévu et ce sont des problèmes assurés.

DSCN9290Ici pas de problème.

L'avantage des villages.

DSCN9291Grenier à fourrage.

Comme presque partout en France et dans les pays d'Europe, des fourrages étaient entreposés dans les greniers.

Non pour les animaux mais pour les besoins domestiques, les paillasses pour dormir étaient constituées de cette matière et la conservation des fruits et légumes se faisait également grâce à ces fourrages qui isolent du froid et de la lumière.

Garder des fruits et légumes plusieurs mois ne posait aucun problème, le "BIO" était d'usage puisqu'il n'y avait que ça et qu'il n'existait pas encore les multiples saloperies chimiques de maintenant qui nous pourrissent la santé et la qualité des denrées alimentaires.

DSCN9292Cependant....

....A cette époque il y avait bien d'autres maux, on ne risquait pas la surpopulation, les guerres et la sélection naturelle par la maladie faisaient leur "travail".

Difficile d'expliquer que nos maux actuels viennent d'un excédent de population, quand on n'aura compris cela il sera trop tard, comme toujours.

DSCN9293Le temps devant soi.

A ces époques on avait le temps, les tâches étaient toutes autres que les nôtres, le temps de vivre et de penser (pour ceux qui vivaient normalement bien sûr) est caractérisé par les détails que chacun apportait à son ouvrage.

Notre époque de survie permanente a totalement oublié ce délice qui est de prendre son temps.

DSCN9294Le temps de vivre.

De s'assoir devant sa porte, de participer aux veillées (Que la télé à détruit), de connaître ses voisins, de les apprécier, de conter les nouvelles des autres villages avec souvent plusieurs jours de retard.

Nostalgique ? Peut-être, j'ai vécu une enfance approchante de ces temps révolus, c'est peut-être ce qui me fait les apprécier.

DSCN9295Puits à l'ancienne.

Etant gosse je me souviens, en 1955 plus précisément, avoir, avec un de mes frères (Je ne me rappelle plus lequel) avoir "pissé" dans l'unique puits du village. 

Je me souviens aussi d'en avoir ramassé une "raclée" mémorable, j'ai survécu.

Ce sont des détails de l'enfance qu'on oublie pas, c'est ce qui fait aussi une éducation.

DSCN9296Ma promenade continue.

Ce sera une prochaine page.                 

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E
<br /> en effet ... bien belle , vivifiante et vivante Bretagne .<br /> <br /> <br /> <br /> Etonnant d'y etre au même moment ... moi-même avec ma p'tite famille  du coté du Morbihan de passage a Kerihuel a discuter breton avec le gars tres sympathique du coin ... un eclairage sur<br /> le nom d'mon pere .<br /> Kenavo François !!!! <br />
Répondre
F
<br /> <br /> Merci Eric, en effet Kerihuel est très solidement attaché à notre nom de famille. Je suis fier que tu en sois porteur. Tu peux être aussi fier de ton père, les circonstances ne sont pas toujours<br /> à comprendre les choses, surtout quand on est gosse mais le temps remet toujours les pendules à l'heure. Bises à ta famille et à la notre<br /> <br /> <br /> <br />