Pochtrons ? SDF ? Miséreux ? (1)
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Avant la fabrique de pauvre
Au début il y a eux.
Les enfants du monde, de 7 à 17 ans, sont dans cette innocence qui ne les départagent pas encore en dehors de la morphologie et du physique du visage.
Il y a bien les différences sociales mais elles sont encore ténues, ils en ont bien conscience mais ne réalisent pas encore qu'ils sont déjà différents en étant semblables.
Le monde des adultes qui les entoure n'a pas encore commencé à les transformer donc à les rendre si différents qu'ils vont bientôt appartenir à ces castes diverses adulées ou honnies.
A voir tous ces gamins et gamines, à les regarder, on ne peut encore savoir qui aura une belle vie et qui en souffrira.
Leur attention est énorme.
Comme des buvards ils sont réceptifs à tout, c'est la période de la vie où le cerveau emmagasine une quantité considérable d'informations, c'est aussi à ces âges qu'ils sont le plus influençables mais cette influence ne se fera sentir que plus tard.
C'est aussi le difficile rôle de ceux qui les instruisent, savoir leur donner ce qu'il faut, ce qui leur est nécessaire en excluant ce qui leur est néfaste ou qui pourrait les faire dévier.
C'est aussi une stratégie que d'influencer ces cerveaux frais qui emmagasinent tant de données.
Entre les deux clichés il y a trente ans d'écart, il y a aussi une autre façon de fonctionner et une autre stratégie sociale qui s'est considérablement transformée.
Il y a cinquante ans.
La menace, quand on n'était pas attentif à l'école, c'était de nous dire qu'on ne serait tout juste bon qu'à être derrière le cul des vaches, entendez par-là les emmener au pré et les traire.
Maintenant, des vaches au pré il y en a beaucoup moins et pour les traire il y a des robots, il parait que ce n'était pas hygiénique de les traire à la main. (Pourtant j'ai survécu et Dieu sait que j'en ai avalé des bols de lait directement de la productrice)
C'était aussi une époque où on arrivait encore à caser un gamin qui n'était pas très chaud pour les études, l'agriculture et l'élevage, en France, avaient suffisamment de travail pour occuper ceux qui n'avaient pas les dispositions aux études.
Les industries tournaient à plein temps, on sortait d'un employeur pour rentrer chez un autre, il n'y avait qu'à lever la tête pour trouver un logement au loyer très raisonnable.
Bref, une époque révolue et critiquée par ceux d'aujourd'hui qui n'ont pas connu autre chose que l'abondance, l'opulence et l'argent facile.
Si on devait, à l'heure actuelle, essayer de faire vivre des jeunes tel que nous le vivions dans les années 1950/60, un sur vingt parviendrait peut-être à s'adapter.
La vie de l'époque n'était pas construite sur un budget potentiel mais sur des ressources existantes, les gens se contentaient de ce qu'ils avait mais en sachant ce qu'il y avait à dépenser, en 1966 je gagnais 115 francs par semaines (Pas mal pour l'époque) payés en liquidité à la caisse de l'usine le vendredi soir après avoir pointé.
Quand je suis parti travailler boulevard de Clichy (Pigalle), en 1967, j'ai triplé ces sommes mais je travaillais de 10h30 à 3h00 du lendemain matin, sept jours sur sept, on est loin des trente cinq heures syndicales.
Donc la vie s'organisait autour de ressources c'est à dire d'argent disponible, les crédits existaient mais à des conditions loin d'être accessibles à tout le monde, un bien finalement.
A l'heure actuelle on organise le fonctionnement d'une famille sur un budget prévisionnel, donc de l'argent qu'on a pas encore et, pour certains, qu'ils n'auront jamais.
La société a conforté cette situation pour fabriquer des consommateurs, on ne fonctionne plus pour vivre (Au sens propre du terme) mais pour consommer tout ce qu'on nous fait miroiter de potentiellement accessible grâce aux crédits et à l'assistanat parce que c'est là où je veux en venir.
Mais d'abord je fini de dérouler ce qui se passe avant.
Avant c'était çà.
Pour moi une image d'Epinal, toujours dans la rue sans craindre les innombrables dangers d'aujourd'hui.
Il n'y avait certes pas les commodités de maintenant si toutefois on peut appeler ça des commodités, dès l'ors qu'un élément de la vie devient une contrainte ou une obligation autre que vitale je considère que ce n'est pas évoluer mais ça n'engage que moi.
Même âge
Pas les mêmes centres d'intérêt.
Si l'utilisateur d'ordinateur fait fonctionner son cerveau l'autre fait fonctionner son cerceau.
D'évidence il y en a un qui va assimiler, en un temps très court, ce que l'autre n'assimilerait certainement pas s'il se trouvait dans la situation du premier, du moins il aurait une faculté d'adaptation moindre n'étant pas éduqué en ce sens.
Pas sûr non plus que le premier trouve dans le cerceau le même intérêt que dans les jeux vidéo ni dans l'intérêt qu'y trouvait le gamin de 1960.
Il ne s'agit pas, là, de critiquer une forme d'évolution mais plutôt de se demander pourquoi on introduit dans un cerveau jeune des données qu'il n'est certainement pas préparé à recevoir, cette focalisation sur la vidéo le déconnecte de son environnement immédiat pour lui induire de fonctionner comme ce que son cerveau perçoit.
Le danger c'est que cette mémorisation se retrouve plus tard à être responsable d'actes automatiques irréfléchis puisque intégrés au cerveau au même titre que la lecture ou autres apprentissages de ces âges.
Bien sûr tous ceux qui jouent aux jeux vidéo ne sont pas des "abrutis" inconscients mais il y a une part de fausses informations intégrées dans le processus mnémotechnique incontrôlable de l'individu, il va chercher inconsciemment, plus tard, à retrouver ce qu'il a mémorisé étant gamin.
Depuis longtemps j'observe les gamins que je transporte, il est très facile de détecter celui qui est accroc des jeux vidéo et celui qui a une vie de plein air de la même façon qu'on devine vite le milieu social d'un enfant, et pas seulement par ses fringues.
De là à en déduire ce que va être la future vie de ces gamins il n'y a qu'une mince marge d'erreurs et j'ai pu le vérifier, à ce jour les gamins que je transportais en 1975 ont maintenant la cinquantaine.
J'en revois parfois, certains se rappellent de moi (très peu), mais je constate que je ne me suis pas trompé sur ce qu'ils sont devenus.
Influences néfastes.
La majorité des cas de décrochage scolaire est due au climat familial, la société actuelle n'est plus en mesure de faire du cas par cas et même si on nous fait croire que c'est un sujet pris en compte c'est moins de un pour cent de ceux qui sont concernés qui font l'objet d'une attention particulière.
La société actuelle, concentrée sur la peur du lendemain, n'a plus les moyens de s'occuper de cette jeunesse qui part à la dérive (Une certaine catégorie, s'entend), les jeunes en perdition ont des réflexes d'auto-rattrapage mais si ces signes ne sont pas perçus par la famille déjà le premier pas vers la facilité et le laxisme est franchi.
L'appel du jeune qui se sent délaissé se fera d'abord au sein de la famille, quel que soit l'état de cette famille (Divorce, séparation, conflit, pauvreté, etc.), c'est là qu'il va chercher à s'agripper sauf que les critères qui font qu'il se trouve dans cette situation sont aussi ceux qui ont détruit le tissus familial donc, par rebond, un échec assuré de ce côté là.
Dans l'inconscient du jeune, l'autorité c'est la famille, c'est aussi le refuge, du moins devrait l'être. Un jeune qui ne trouve pas l'autorité dont il a besoin pour ne pas sortir des "clous" se marginalisera vite et de plus en plus tôt au fur et à mesure que la population augmente, plus nous sommes nombreux et moins nous disposons de ressources pour nous entraider, un paradoxe.
Je connais personnellement des ados qui sortent déjà de la route à 14/15 ans, c'est grave.
La société, pour tenter de pallier à ces dégradations familiales, met en place des mesures qui sont totalement inefficaces mais qui marquent l'opinion publique, la société ne 's'intéresse pas au problèmes réels, elle fait semblant de laisser entendre qu'il y a des solutions.
Limites franchies.
Peu importe la race ou la nationalité, quand un jeune a passé la limite il est très difficile de le rattraper, la seule issue à sa dérive c'est l'absolutisme dans sa dégringolade, c'est à dire se faire remarquer par des actes délictueux qui, d'une part vont lui apporter un certain réconfort moral dans son idée d'être remarqué et financier inespéré, d'autre part l'amener le plus rapidement possible à être pris en charge par la société de quelles que façons que ce soit, certaines irrémédiables.
C'est là que la politique intervient, généralement quand il est trop tard.
L'Etat pompier.
Pour pratiquement tous les gouvernants qui sont passés, depuis 1975, la solution, pour eux, a été de financer l'infinançable, l'assistanat jusqu'à l'écoeurement.
Et c'est là la plus grosse erreur de ces gens qui, sincères ou non, se débarrassent d'un problème sociétaire dont ils sont responsables en le finançant avec l'argent public.
La part sociale demandée aux contribuables sort de sa destination première pour pallier des carences de fonctionnement et de gouvernance.
Plus on finance la misère plus on l'entretient et l'augmente, ceux qui sont sortis de la société la dénigrent tout en en dépendant en totalité.
De cette société sur laquelle ils crachent, après avoir été percevoir leurs allocations d'assistanat, ils ne peuvent plus y revenir à de rares exceptions près, la machine infernale est lancée et rien ni personne n'est en mesure de l'arrêter.
Si, mais nous entrerions là dans le domaine interdit par des lois absurdes et incompatibles pondues par ceux qui justement ont peur de prendre leurs responsabilités (Quand ils en sont conscients, la majorité des politiques ne voient dans leur poste que les avantages en déléguant aux services sociaux, souvent tout aussi incompétents, le devoir de s'occuper de la "merde") en prenant les bonnes mesures.
Le problème c'est l'explosion de la pauvreté qui engendre de plus en plus de marginaux qui rendent la société incompétente, ces marginaux enfantent puisque çà c'est gratuit et pris en charge par la société, ce qui en découle est forcément de la même nature.
Des familles entières sont marginales, quand elles se rassemblent elles créent des communautés de marginaux qui sortent du fonctionnement sociétaire pour fonctionner selon leurs propres règles, et çà ça arrange pas mal de politiques qui n'ont qu'un objectif, financer ces communautés pour les acheter, c'est à dire les faire tenir tranquille avec l'argent de ceux qu'on lamine de mesures, comme une vengeance de l'impuissance des politiques à faire leur travail.
Très peu de politiques sont efficaces, la majorité est démissionnaire, sans volonté ni autorité, une fonction d'élu c'est devenu un gain avant d'être un sacerdoce donc la porte ouverte à tous les abus, une forme de clientélisme qui veut qu'on garde son poste du moment qu'on n'emmerde pas ceux qui s'exonèrent de la réglementation, c'est à dire les lois de la République.
Pour faire plus court, on puni les honnêtes gens pour financer les malhonnêtes.
C'est le système du flicage continu, de la pression fiscale, des mesures totalement décalées de leur objectif pour seulement financer la tranquillité, pas celle des citoyens, celle des élus.
On en a des exemples récents, on musèle les forces de l'ordre pour faire plaisir à quelques exaltés qui ne vivent, pour certains, que de l'assistanat sur lequel il crachent en permanence.
Dans quelques jours la suite. A bientôt.
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