Dépose de charpente
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Après plus de cent soixante dix ans....
....De présence, la charpente qui coiffe le clocher de l'église des Alberts nous tire sa révérence.
Fatiguée des ans....
....Des intempéries, des guerres, des contraintes imposées par le poids de la neige, la charpente est démontée.
Découpée sur place.
Par des professionnels.
Morceau par morceau.
Elle redescend à terre d'où elle a été hissée par d'autres hommes morts depuis longtemps, Victor Hugo encore jeune homme l'a peut-être vu et Louis Philippe dirige le pays avant l'avènement de Louis Napoléon Bonaparte en 1848 qui deviendra Napoléon III en 1852.
Elle en a des histoires à raconter.
Elle a vécu trois grandes guerres, entendu les cloches pour des milliers de raisons, des bonnes et des moins bonnes.
Si elle pouvait parler, je l'écouterai volontier.
Se retrouver là de nouveau.
Toute nue et bien malade.
L'environnement à bien changé, les hommes aussi, certainement construite sur place en haut de l'édifice, comme se faisaient les charpentes de cette époque, elle bénéficie des moyens modernes pour son retour au néant.
Il n'était que temps.
Effectivement, une nouvelle couverture s'avère impossible sur des bois aussi fragilisés.
Des pointes.
Forgées au début du dix-neuvième siècle.
Avec un métal....
....d'une toute autre structure que celui d'aujourd'hui.
Et pourtant, pratiquement intacts, comme s'ils sortaient de la forge qui leur a donné forme, certainement que dans cet unique destination, peut-être même bénis, à ces époques ont bénissait facilement, surtout les édifices religieux.
Des vestiges de parure.
Plus récents, on m'a dit la date mais j'ai oublié, je redemanderai et la rajouterai.
Pareil.
Des matériaux de l'époque, ce doit être prenant, pour un charpentier couvreur, de se retrouver à manipuler des objets faits il y a si longtemps, de pouvoir juger et admirer le travail de ces gens depuis longtemps disparus, d'y déceller des défauts ou découvrir des applications oubliées.
De se remémorer leurs gestes professionnels, leur attitude dans l'effort, leur vie de tous les jours, leur alimentation, leur loisir.
Cette communion entre deux époques liées par quelques objets manipulés par deux générations différentes de Charpentiers, ce doit être magique, moi, du moins, ça me fait rêver, j'aime me placer là ou d'autres ont été.
La magie doit finir.
C'est la loi de la vie.
J'essaie de m'imaginer les arbres qui ont produit ce bois, à quelle époque ils ont commencé à pousser, le choix du charpentier pour trouver le meilleurs, à ces époques il n'y avait pas les inventions modernes pour travailler le bois.
La relève est prête.
Juste fignoler le travail pour que cette remplaçante dure aussi longtemps et, qu'un jour, d'autres charpentiers soient liés avec les actuels par ces objets qui durent à travers les siècles.
Les dernières touches.
Magnifique travail, je reste muet parce que c'est ce que je serai bien incapable de faire.
La dernière touche.
La croix qui va surplomber le tout pour une durée inconnue.
Elle prendra peut-être des coups de foudre mais vu la qualité du travail elle ne devrait pas en souffrir.
Jeudi elle montera vers le ciel pour prendre sa place et y rester pour une durée qui nous dépassera tous, j'y serai.
Comment ne pas penser.
A ceux qui ont fait celles-ci, peut-être les mêmes charpentiers quoi que les époques sont différentes si les charpentes de la Collégiale sont encore d'origine.
Bonne soirée à tous.
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