Nos disparus de la vieille ville
La roue tourne, pourtant ceux qui l'ont fait tourner et la font tourner encore aujourd'hui sont presque oubliés.
Briançon vieille ville.
Appelée aussi "cité Vauban" de part sa particularité due à ses fortifications.
En toutes saisons elle est magnifique, comment y résister.
Depuis maintenant presque trente ans, avec quelques éclipses, que je suis à Briançon j'ai pu voir beaucoup de monde et côtoyé pas mal de gargouillards, tous ont été des gens formidables et beaucoup le sont toujours, difficile de citer tout le monde tellement il y en a et je pense n'être pas quelqu'un de détestable sauf peut-être pour ceux que je pourrais contredire sur des sujets sensibles.
J'ai résidé plusieurs années au sein de ce village dans la ville, village qui nous plonge dans le passé et qui est magnifique.
Hélas quelques problèmes structurels ont fait que j'en suis parti, mais je suis toujours à Briançon.
Grande Gargouille.
De son appellation officielle Grande Rue.
J'ai choisi cette image parce qu'elle est vide, ne s'animant hélas qu'à une heure avancée de la matinée les touristes de passage le matin à 8h30, déposés par les cars qui ne le peuvent plus à cause du nouveau parking, ne s'arrêtent plus non plus, tout est fermé en dehors du café Italien et de celui des Remparts.
Dans cette rue, que j'ai arpenté des milliers de fois, j'y ai de très bons souvenirs qui hélas ne sont réellement plus que des souvenirs tellement cette vieille ville s'est transformée.
J'y ai connu Fred, pour les anciens de la gargouille c'était un homme assez excentrique d'une grande gentillesse, on peut se rappeler de son petit éventaire de plein air dans la rue du Temple où il confectionnait de manière naïve des reproductions locales.
C'était un brave homme dont certains se méfiaient de son aspect débraillé lui donnant l'apparence d'un vagabond, juste une apparence.
Et puis d'autres.
Auberge de la Paix.
Je ne peux faire l'impasse sur cet établissement dans lequel j'ai travaillé, ni les deux autres le Gavroche et le Schuss place du Temple, j'ai été plongeur, un emploi comme un autre parmi les 69 employeurs que j'ai eu depuis 1967 que je travaille.
Mr Boulais, le patron, est un homme formidable qui connait et respecte ses personnels, c'est un gros atout.
J'en garde un excellent souvenir, quelques-uns de mes enfants y ont travaillés aussi et en gardent une bonne impression, équipe chaleureuse, ambiance famille, les clients ne sont jamais déçu.
Aujourd'hui c'est toujours ouvert après quelques rénovations très appréciées, je recommande chaudement.
Baptiste.
Employé municipal attaché à la vieille ville il était une figure, sympathique, toujours dévoué à rendre service il nous a quitté trop tôt.
Je le voyais tous les jours, au boulot ou parfois à partager un petit verre réconfortant.
Cimenti.
Mon rebouteux, il n'avait pas son pareil pour me remettre en place une articulation douloureuse ou un nerf coincé, de ses gros doigts de catcheur il faisait un travail admirable.
De la rue Pasteur il avait sa préférence au café des Remparts et y venait tous les jours, partageant avec le café "chez Gisèle", là où j'ai mon point de chute, ce café-hôtel qui a encore le fonctionnement et le décor du milieu du XXème siècle, quand les bistros étaient conviviaux et pas encore impactés par les normes qui en ont détruit leur âme.
Impersonnelle.
La laveuse des rues de la vieille ville aussi a disparu, depuis l'avènement d'une nouvelle municipalité en 2009 et les restrictions drastique de personnel ce moyen de nettoyage ne se fait plus, où alors je ne suis pas là quand il le faut mais je ne suis pas le seul à déplorer cet abandon.
Et l'eau ça coute cher, surtout ici où on en regorge gratuitement.
De début Juin à fin Septembre tous les matins les employés lavaient à grande eau pour le plus grand plaisir des riverains mais aussi des touristes, après on a eu la période croquettes de chiens, c'est sur quelques pages de ce blog ou d'un autre antérieur http://francois.ihuel.over-blog.fr/
Les fontaines.
Faire défiler les images en plaçant la souris dessus en se servant des flèches.
Elles étaient belles nos fontaines quand la municipalité d'avant 2009 les entretenait et les faisait fonctionner à longueur d'année, elles étaient la fierté de la vielle ville comme les éclairages des remparts et des forts environnant, ça attirait les touristes qui venait de nuit se restaurer dans les établissement de la vielle ville et apprécier en sortant la féérie de ces lumières et de cette ambiance si spéciale, l'écologie imbécile a détruit ce charme, chassant les touristes ce qui a sacrifié les commerces qui pourtant font vivre cette vieille ville.
Les fontaines sont taries, les éléments qui les faisaient fonctionner et les illuminaient sont détruits, la faune introduite en vieille ville a remplacé les gargouillards qui sont partis, écoeurés de ce laxisme.
Elle nous manquent nos fontaines, comme nous manquent les gargouillis nocturnes de l'eau des méats des deux gargouilles, là encore la connerie a frappé, la aussi les économies de ceux qui ont endetté la ville ont sacrifié le fonctionnement, pour la gloire de quelques exaltés politiques la vielle ville se meurt et les gargouillards meurent aussi, les commerces périclites, les lanternes cassées depuis plus de dix ans sont lamentablement l'image d'un abandon municipal flagrant.
Le charme de l'ancien.
Qui ne se souvient de Gisèle, disparue récemment elle manque à la place Dauphine rebaptisée place Vauban.
Face à la porte Dauphine elle avait le charme des siècles passés, certes d'un fonctionnement spartiate entrer en ces lieux nous faisait changer d'époque, sa gentillesse était sans égale à Gisèle.
Là aussi l'enfermement de la vieille ville a eut raison de ce commerce, comme tant d'autres.
La nouvelle municipalité a tué la vieille ville ; qui va la faire ressusciter ?
Les soldat du roi.
Tout l'été la vieille ville vivait de ces animations, ça aussi ça attirait les touristes dont beaucoup ne venaient que pour ça ; alors que je travaillais au Gavroche les rues de la cité Vauban résonnaient de leurs passages, de leurs exercices dans les fossés, pas deux fois dans l'été mais presque tous les jours, ça aussi c'est mort.
Les rues de la vieille ville étaient aussi encombrées de touristes que celles du Mont-Saint-Michel, on avait presque peine à avancer, les gens venaient très nombreux, tous les commerces travaillaient fort, c'est bon pour l'image, c'est bon pour les recettes et donc pour le fisc local ; alors pourquoi avoir tué la poule au œufs d'Or.
Jusque tard dans la nuit la foule montait et descendait pour le plaisir des yeux et des animations, la municipalité dès 2009 a détruit ce joyau.
Moine d'un jour.
J'étais enthousiaste à participer aux festivités, je me dépensais sans compter pour qu'avec les autres les touristes soient content d'être venus.
Ici avec un copain de La Vachette qui aimait aussi la vieille ville, parce que ce rayonnement impliquait tout le briançonnais, chacun y allait de sa bravoure et de son dévouement pour animer la vieille ville, depuis Névache ou Monêtiers tout le monde s'impliquait.
Sébastien Faure.
Je ne pouvais faire l'impasse sur cet homme lui aussi employé municipal affecté à la vieille ville, son travail était admirable et apprécié de tous les gargouillards.
Son tragique décès à Malfosse nous a plongé dans la peine.
Il s'occupait aussi de ses animaux dans les fossés afin de rendre la tonte écologique - la véritable écologie - ce que j'avais induit à travers mon blog pour là aussi le plus grand plaisir des touristes.
Critiqués par quelques jaloux qui auraient fait pressions sur le Maire la nouvelle municipalité a supprimé les moutons et les chèvres sous un prétexte fallacieux, c'est pourtant Sébastien qui s'en occupait et c'était parfait.
Les tondeuses polluantes et bruyantes les ont remplacé, ça pue les gaz d'échappement et ça coute, c'est dégueulasse.
Il y a encore tant à dire et à écrire, j'y passerais des semaines sans discontinuer.
Souvenons nous de ce qu'était la vieille ville avant le socialisme local, et espérons qu'elle va renaitre en changeant de fonctionnement municipal.
Bonne soirée à tous et à très bientôt pour autre chose, les élections approchent.
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