Ah ! Il a neigé
Comme tout le monde le sait, à la montagne on a l'habitude.
Au hasard.
J'ai juste capturé une copie de vidéo, paysage classique de la montagne en hiver.
Rien d'exceptionnel puisque sous nos contrés ça ne présente aucun inconvénient majeur.
Quoi que !!!
On l'attendait.
Le mois de janvier et son temps magnifique mais sans précipitation pouvait inquiéter les professionnels de la glisse, le peu de neige tombée se raréfiant sous l'effet d'une douceur également peu courante en ces époques à cette altitude.
Tout est rentré dans l'ordre, du moins sur ce sujet.
Mon secteur d'habitation étant gravement impacté par le manque cruel de place de stationnement, les places disponibles n'étant pas de la moitié du nombre de riverains, plus les travaux incessant et se suivant les uns derrières les autres, trouver de quoi parquer sa voiture pour la nuit relève de la chance.
J'en ai eu, du moins pas tout à fait.
La neige tombe en abondance, tant mieux, ce n'est que quelques coups de pelle à donner le matin sauf que.
Quand il neige les services de la voirie dégagent les urgences, c'est à dire permettre au moins la circulation sur les axes principaux.
La neige ainsi "chassée" se dépose en "boudin" sur les bords, incontournable.
Le dégagement de la voie du parking a donc aussi créé un boudin de neige tassée le long de ma voiture, également incontournable.
La nuit avance, la neige tombe toujours.
Samedi matin.
À 1h20 du matin un bruit me réveille, juste sous mes fenêtre j'entends un moteur hurler et des roues qui patinent.
Un automobiliste à reculé sur le boudin juste derrière ma voiture, à dix centimètres il m'emboutissait mais j'ai fais une vidéo et des photos de la voiture et de sa plaque.
Des gars s'affairent à dégager ce véhicule juché sur le boudin, à la pelle ils enlèvent la neige déjà en transformation glace et la déchargent sans vergogne sur ma voiture au lieu de la dégager là où il n'y a pas de véhicule et de la place pour se faire, mais les véhicules des autres la plupart s'en foutent.
J'hèle le gars en lui demandant si demain matin il va venir m'aider à dégager ce qu'il entasse sur ma voiture, il m'envoie chier et continue, malade et fiévreux je ne peux descendre et de toutes façons à part amplifier le problème et en venir à du plus venimeux ce serait inutile.
Prise dans une gangue de neige en transformation glace je n'ai pas pu l'utiliser de trois jours mais j'ai survécu.
Juste que ce matin je me suis payé une séance de pelle à dégager de la neige très lourde pour pouvoir sortir.
C'est le lot de beaucoup d'automobilistes locaux en ces temps de neige.
Samedi matin à 8h00 boulot, j'y vais à pieds, de toutes façon trouver de la place à la gare c'est comme vouloir aller sur Mars en barque, c'est innommable de bordel, des véhicules en vrac, des cars ne pouvant manoeuvrer, aucun véhicule de la ville n'est venu passer un coup de lame, comme d'habitude ce secteur n'appartenant à personne est délaissé.
Samedi 2 Février à 7h50.
Rue Pasteur, c'est vrai que c'est beau, les services techniques ont bossé une bonne partie de la nuit pour rendre circulables la plupart des rues de la ville, ce n'est que superficiel mais la tâche est d'importance avec des moyens réduit et du personnel qui l'est tout autant, économies municipales obligent.
C'est vrai que pour les touristes le cliché est prometteur.
Dégel avant service.
Je vais pouvoir assurer mon service, un peu gelé mais avec ce matériel c'est vite réglé, les personnels sont performants et ils ont dégagé ce qu'il est tombé en 24h00.
Départ de la gare à 8h45.
Arrivée à Monêtiers-les-Bains 9h20, routes dégagées, moins huit degrés, pas bien froid en fin de compte.
Quelques clients, surtout mes habitués saisonniers qui doivent être à l'heure au boulot, c'est aussi le nôtre que de les y emmener.
Les touristes arrivées dans la nuit dorment encore, les véhicules garées à l'arrache un peu n'importe où comme à chaque fois mais difficile de leur en vouloir vu les circonstance, juste rester prudent.
Départ de Pré-Chabert à 9h17, je suis à l'heure mais j'attends deux minutes pour les éventuels retardataires, j'ai deux saisonniers qui font le chemin inverse au départ de Monêtiers dont un toujours très juste, comme il bosse au circuit de glace je l'attends, on n'est pas des sauvages.
Arrivée prévue à Briançon "Prorel" à 9h50.
Avenue de Savoie.
10h23, descente sur Briançon, cul à cul, centimètre par centimètre, je m'en doutais un peu puisqu'à chaque fois qu'il neige c'est le bordel.
Quelques étourdis qui n'ont pas d'équipement, d'autres qui l'ont perdu, - chaine détendues et cassées - puis ceux qui ont peur de rouler dont des autochtones.
11h09.
Déjà plus d'une heure de retard.
Avenue du Dauphiné, juste à l'intersection avec le Chemin Fanton un car de touristes italien s'est arrêté pour déposer ses clients, pas chainé, des pneus été, il est planté là.
Comme d'habitude.
Pas de service d'ordre, pas de policier, j'ai appelé la police municipale, il m'a été répondu qu'ils avaient envoyé une équipe mais que le car s'est poussé et qu'il ne gêne plus la circulation.
Ah bon !!!!!!
Alain, un chauffeur de la TUB, en coupure repas mais ne pouvant rentrer à cause du bordel fait la circulation avec un autre automobiliste dévoué à la noble cause des naufragés de la route, puisqu'à ce niveau c'est comme ça que ça commence.
11h25.
Avenue Maurice Petsche, je suis presque arrivé au Prorel, lieu de déchargement des clients pour en charger d'autres.
Sauf que je n'ai plus de client, il sont descendu il y a un bon moment pour continuer à pieds.
11h54.
Avenue du Gal Barbot.
28 minutes plus tard, après avoir chargé mes clients et effectué 500 mètres je suis de nouveau dans les bouchons.
Serait-ce autre chose ?
12h01.
Après avoir parcouru 150 mètres en seulement 7 minutes je constate que l'étranglement est toujours à paralyser la circulation.
Deux petits camions "polonais" sans chaine ni pneus hiver sont immobilisés face au car qui n'arrive pas à dégager.
Magnifique chicane qui paralyse la circulation de la totalité de la ville puisque c'est le seul axe pour aller du Nord au Sud de cette ville.
Au Nord, bouchon jusqu'à Chantemerle, à l'Est, bouchon jusqu'à La Vachette, au Sud bouchon jusqu'à la Zone d'activité Pont de la Lame, à l'Ouest pas de bouchon mais il n'y a pas de route.
Ça baigne dans le beurre ce matin en ville.
Pas d'agent de la force publique pour tenter de mettre un peu d'ordre, du moins je n'en ai pas vu mais il m'a été rapporté qu'une femme de la police municipale était "en pleur" dépassée par les évènement, on le serait à moins.
12h21.
Trois kilomètres plus loin je repars pour mon deuxième tour qui était programmé à 10h05, sans avoir pu manger, tous les cars sont bloqués un peu partout, les voyageurs pour le TGV à OULX l'ont loupé, c'est la paralysie de la ville à cause de trois véhicules, de l'absence totale de service d'ordre et de l'impossibilité de joindre un élu afin qu'il prenne des mesures.
J'ai tenté d'appeler ceux que je connais mais sans réponse, il est vrai qu'on est en week-end, c'est sacré le repos.
12h50.
Sortie de Pré-Chabert à Monêtiers-les-Bains.
Un touriste non équipé, en sens interdit, s'est planté dans le fossé comblé par la neige, en car ça passe super juste, à cet endroit ce n'est pas large et c'est creux sous la neige, ce qu'il ne savait pas mais les sens interdit on les voit.
Pas lui.
Le trajet s'est déroulé sans encombre, les routes dégagées, en dehors de quelques stationnements anarchiques gênants mais pas dangereux et des automobilistes plantés à patiner en pneus été tout s'est bien déroulé, j'ai mis le temps habituel du parcours.
12h53.
Laurau descendant à Monêtiers-les-Bains, route enneigée mais ce n'est pas un problème, nos véhicules sont super équipés et ils passent partout quelle que soient les conditions.
Si tout va bien dans 35 minutes je suis relevé pour aller manger un morceau, j'ai la dalle, heureusement que j'ai toujours une bouteille d'eau.
13h05.
Arrêt l'Aravet à Villeneuve-la-Salle, temps parcours normal, une vingtaine de clients dont la moitié pour la gare, il ont un train à 15h20.
Un me demande à qu'elle heure on arrive, je lui dit que je ne vais qu'au Prorel mais je demanderais l'autorisation d'aller à la gare pour éventuellement les déposer, les cars sont tous très en retard.
Toutefois il faut compter un peu de retard dû au problèmes liés à la circulation difficile en ces temps de neige, je lui assure que pour 14h00 on devrait y être tablant sur une demi-heure d'attente à l'entrée de Briançon.
Aller jusqu'à la gare dans ces conditions c'est une procédure d'urgence que le patron induit quand il y a du bazar, d'abord le service client en priorité puisque c'est la devise de l'entreprise.
13h11.
Rond-point sortie de Chantemerle, ça devrait être bon pour le train, j'attends d'être vers Chantoiseau pour appeler le patron afin de faire le détour par la gare si c'est nécessaire.
13h16.
Juste après être sorti du rond-point de Saint-Chaffrey ça bouchonne, si loin du centre ça m'inquiète un peu.
13h18.
Juste un véhicule arrêté, son chauffeur déchaine en pleine voie, comme d'habitude.
Ces comportements totalement inconscients qui mettent tout le monde en danger, eux d'abord parce qu'un véhicule peut glisser pour l'éviter et créer un accident, peut-être même corporel, puis le rétrécissement de chaussée déjà réduite par les intempéries, ce qui peut également générer des accidents.
13h44.
Des touristes repartant préfèrent continuer à pieds, d'ici à la gare ça fait une balade de trois quart d'heures, vu l'attente c'est préférable.
Ce que voyant, depuis maintenant presque une demi-heure que je fais du "sur place", les miens s'inquiètent de leur train, je ne sais pas quoi répondre, il est impossible de joindre qui que ce soit au téléphone qui pourrait m'éclairer sur l'état du trafic.
13h45.
Mes clients quittent le navire, inquiet de l'immobilisme ils préfèrent continuer à pieds.
Sur cette route sans trottoir au trafic rapide des véhicules montant c'est un risque.
14h33.
Mes clients doivent être au centre ville maintenant, avec un peu de chance ils auront leur train.
Les briançonnais montent à pieds, les bus urbains aussi sont dans la galère.
En une heure quinze j'ai parcouru 600 mètres.
14h40.
Toujours des piétons faute de bus.
14h43.
J'ai réussi à parcourir trente mètres.
Toujours les locaux qui remontent à pieds.
14h45.
Aldi.
Ça devient bon, encore 200 mètres avant le rond-point de Grand-Boucle.
14h46.
Je suis dépassé par des touristes se rendant à la gare.
À pieds.
Tous les cars sont bloqués, c'est la paralysie totale, je me renseigne par téléphone auprès de connaissances habitant différents coin de la ville, j'estime les bouchons à environ 20 kilomètres cumulés autour de la ville.
14h47.
Les piétons sont roi.
Il est vrai qu'il n'y a qu'eux qui sont mobiles.
14h49,52.
D'autres touristes continuent leurs descente vers la gare, le train est à 15h20, du moins ce que m'a dit mon client qui doit y être maintenant.
15h07.
J'ai parcouru 80 mètres.
Les piétons toujours rois.
15h11.
J'arrive au rond-point de Grand-Boucle.
Ça bouchonne de la même façon en venant du Champ de Mars.
15h20.
Un agent de la police municipale dévie la circulation vers le centre ville, là ou les travaux interminables réduisent le gabarit des rues et créent un étranglement en temps normal.
Un véhicule en difficulté est immobilisé avenue de Provence, la totalité de la circulation de ce samedi de migration touristique est déviée par cet étranglement.
Les petits camions "polonais" sont toujours immobilisés.
15h22.
Un véhicule de l'Hérault est en difficulté, sans chaine ni pneus adaptés ça patine, ça patine et ça patine.
Le moteur hurle, la conductrice est presque hystérique d'énervement.
Complaisant, son compagnon, au lieu de pousser la voiture, la stoppe pour que je puisse passer.
Sa fenêtre ouverte, de la mienne également ouverte je lui demande si à la plage on met des chaines, ce n'est pas très gentil de ma part.
Elle me répond qu'elle ne savait pas qu'il y avait de la neige, c'est vrai qu'en montagne en plein hiver c'est rare.
Moi aussi je commence à saturer de tous ces connard qui ne réalisent même pas les conséquences de leurs négligences.
15h23.
Je rentre dans le splendide coeur du centre ville.
J'ai mis deux heures et vingt minutes pour parcourir trois kilomètres.
Enfoncé les bouchons parisiens de la Porte de la Chapelle, d'Orléans ou autres de cette ville, même aux plus sombres heures d'embouteillages.
Je vais enfin poser une heure pour grignoter.
Une belle journée.
Ce bordel monstre dans une si petite ville n'est dû qu'à une seule cause :
L'incurie totale des autorités locales.
Les touristes excédés ne vont pas garder un bon souvenir, ceux qui ont loupé leur TGV à Oulx sont quittes pour un autre train à condition que les réservations ne les remplissent pas, ce qui est rare en ces périodes.
Pour quelques éléments locaux, les irresponsables dont des élus, pour économiser de payer quelques heures des agents et des interventions pour dégager des véhicules, des centaines de vacanciers sont pénalisés, des milliers d'automobilistes sont pris au piège de la connerie humaine, des hectolitres de carburant gaspillés, des kilomètres cubes d'air pollués par les gaz d'échappement, des RDV loupés, des gens à bout et énervés, des blessés par chutes sur la neige.
Bravo la gestion locale.
J'ai pu voir une vidéo, sur Facebook, de Mr Gryzka, élu de l'opposition - qui n'oppose pas grand-chose - se la pétant grave dans un véhicule de déneigement à 4h00 du matin, la propagande préélectorale passant par ces niaiseries de collégien. Ils étaient où les élus divers samedi ???
Parlons-en du déneigement.
Dimanche 3 Février 13h58.
Rue René Froger face à "l'Aigle Bleu", arrêt de bus "Prorel".
Dans la nuit j'ai été réveillé, rue Pasteur, par le passage des engins de déneigement, j'accepte puisque c'est incontournable.
J'ai jeté un oeil dehors (je l'ai récupéré depuis) et vois un chasse neige racler une route sans neige - dans le jargon on dit "noire" - juste de quoi tirer quelques étincelles du plus bel effet en pleine nuit.
Ce plusieurs fois, d'ailleurs depuis deux jours je vois passer une quantité impressionnante de véhicules de la ville à racler là où il n'y a rien à racler.
Par contre, là où ce serait plus utile, rien.
Un passage de la largeur d'une lame là où sont attendus des centaines de touristes et des centaines de véhicules, un arrêt non dégagé alors que j'ai vu les engins plus avant comme décrit, des montagnes de neige au milieu de rue.
3 Février 14h46.
Arrêt de bus enneigé mais encombré par des véhicules, ce qui rend impossible le stationnement de chargement des skieurs.
Beaucoup de vent, la station n'est plus accessible par les pistes, les responsables dirigent les skieurs vers les navettes vallée pour les acheminer à Chantemerle, des centaines de personnes dont plus de la moitié sont des étrangers.
Les tas de neige interdisent la circulation en double sens, j'ai fais une page récente sur ce problèmle en instiguant que de mettre cette rue en sens unique pour la durée des vacances serait une mesure utile.
Mais voilà, il y a le marché dominical, la rue du 153 ème RIA est neutralisée, c'est vrai que d'être responsable de la gestion d'une ville de haute montagne ne permet pas d'anticiper ni de prendre des mesures allant dans le sens de la logique, comme laisser, le temps des vacances, le marché rue Centrale et place Galice Bey, quelques excédés locaux ayant fait pression sur les autorités municipales pour n'être plus importunés, et tant pis pour les briançonnais.
D'autres locaux, n'ayant pas de place pour se garer, stationnent sur les arrêts de bus et tant pis pour les touristes qui attendent hors arrêt, il est vrai que vu l'état des arrêt il ne sont même pas accessibles aux piétons, c'est vrai que c'est négligeable un piéton, même s'il est touriste et qu'il participe à l'économie de la ville.
3 Février 14h49.
J'ai pu approcher, coincé par les tas de neige et le car en chargement, j'ai créé un bouchon derrière mon car, un briançonnais excédé est venu m'insulter en gesticulant que je faisait chier tout le monde, comme quoi l'incurie du maire et de son équipe de bras cassés à des répercussions sur ceux qui bossent le dimanche pour aussi faire fonctionner l'économie de la ville.
Je n'ai pas répondu, c'est mieux, je me connais.
Je me suis donc fait engueuler par un con, puisque ce type c'est un con à ne pas constater l'évidence, à cause des tas de neige et des stationnements anarchiques. (photo)
Elle n'est pas belle la vie ?
3 Février 16h09.
Tour suivant.
Arrêt de bus Prorel.
Sans commentaire.
Les skieurs attendent sur la sortie du parking.
C'est quand les élections municipales ??
Comme tous les ans, une fois de plus, les irresponsables brillent par leur absence.
Je serait curieux de savoir qui donne des ordres aux services techniques et pourquoi on fait circuler des véhicules "à vide" là où ils seraient plus efficaces ailleurs, un coup de lame sur un arrêt de bus ça ne doit pas demander énormément de temps ni ne pollue autant que les innombrables véhicules immobilisés à cause de ces problèmes.
Quoi écrire encore, on pourrait en faire des romans.
À bientôt pour autre chose.
Bonne soirée à tous.
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